L'ancien représentant de la Minurso a qualifié d'erreur politique le manque de volonté des Nations unies pour imposer le respect de leur charte. Les troisièmes journées des universités publiques madrilènes qui se sont déroulées mardi dernier ont été rehaussées par la présence du chef du gouvernement de la Rasd. Elles ont été axées autour du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. Il fut réaffirmé avec force au cours de cette rencontre et devant une affluence record. Le président de la Coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui est déjà monté au créneau lors de la sortie médiatique du député du Parti socialiste ouvrier au pouvoir qui avait apporté son soutien à la proposition marocaine de large autonomie lors d'une visite qu'il avait entreprise il y a quelques jours à El Ayoun, la capitale du Sahara occidental occupé. Cette fois-ci encore José Taboada n'a pas mâché ses mots pour rappeler la responsabilité historique de l'Espagne dans la décolonisation du Sahara occidental dont elle a occupé les territoires jusqu'en 1975. Il a mis l'accent et a dénoncé les multiples blocages et obstacles que dressent les autorités marocaines sur le chemin de la paix pour empêcher le peuple sahraoui de «décider librement de son destin, à travers l'organisation d'un référendum juste et régulier, sous l'égide des Nations unies». Et c'est sur ce point essentiel qui met en exergue l'immobilisme des instances internationales, lesquelles, certes votent et adoptent des résolutions en faveur du règlement définitif de ce conflit qui dure depuis plus de trente-quatre ans, que furent aussi cristallisés les débats. L'ancien représentant de la Minurso qui a participé à cette rencontre n'a pas manqué de qualifier «d'erreur politique» le manque d'entrain et de volonté dont font preuve les Nations unies pour appliquer et imposer le respect de leur charte. Francesco Bastagli a notamment insisté sur les points concernant les questions cruciales du respect des droits de l'homme et du pillage des ressources naturelles que recèle le sous- sol des territoires du Sahara occidental par le colonisateur marocain. L'ex-délégué de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental a fait remarquer que «les Nations unies ont failli à leur mission pour ne pas avoir su rendre effectives leurs différentes résolutions sur le Sahara occidental». En effet, le Conseil de sécurité, dans le sillage de son adoption de la résolution 1871 votée le 10 avril 2009, avait appelé le Maroc et le Front Polisario à reprendre leurs négociations sans conditions préalables. «Ces pourparlers doivent viser à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable et qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui», a précisé le Conseil de sécurité dans son communiqué qui a accompagné cette énième résolution qui insiste pourtant sur le respect du choix du peuple sahraoui à décider librement de son destin. Les déclarations du président de la commission Afrique du Congrès américain étaient fort attendues lors de cette réunion qui a eu lieu il y a à peine quarante-huit heures dans la capitale espagnole, et qui a rassemblé de nombreuses personnalités. Donald Payne n'a pas déçu son auditoire en insistant sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum afin que librement il puisse choisir son destin. «Il faut un référendum pour permettre au peuple sahraoui d'exercer démocratiquement et librement son droit à l'autodétermination. C'est son droit», a précisé le membre du Congrès américain. Il a ajouté que le groupe américain de soutien au peuple sahraoui «continuera à promouvoir la cause sahraouie et à exercer des pressions sur notre gouvernement pour appuyer le droit des Sahraouis à l'autodétermination conformément à la légalité internationale». Taleb Omar, le chef du gouvernement sahraoui a, pour sa part souligné l'importance de ces journées qui se sont tenues à un moment crucial de l'histoire du conflit sahraoui qui nécessite la conjugaison des efforts de tous pour sauver la paix et éviter le retour aux armes.