Pour le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, “les prix se stabilisent, voire progressent. Nous pensons que la situation économique va s'améliorer, donc la demande va croître”, a-t-il déclaré. “Nous voyons une amélioration de l'économie américaine”, a ajouté le ministre à l'issue de la réunion de l'organisation tenue jeudi à Vienne. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de maintenir ses quotas de production actuels, lors de sa réunion jeudi à Vienne. Les membres de l'Opep vont “maintenir leur niveau actuel” d'une production de 24,84 millions de barils par jour, à l'issue de la réunion extraordinaire de deux heures réunissant les ministres du Pétrole et de l'Energie de l'Opep à son siège à Vienne. Cette réunion avait été décidée lors de la réunion ministérielle régulière en mars afin d'examiner la situation du marché qui a connu ces dernières semaines une remontée des prix du baril de brut au-dessus des 60 dollars. “C'est la meilleure décision que nous pouvions prendre”, a déclaré le ministre qatari de l'Energie, Abdallah al-Attiyah. Les 12 pays membres du cartel se réuniront à nouveau le 9 septembre au siège de leur organisation à Vienne pour examiner la situation du marché, en particulier le niveau des stocks, a-t-il ajouté. Les ministres jugent, actuellement, les stocks trop élevés dans les pays industrialisés réunis au sein de l'OCDE. Pour le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, “les prix se stabilisent, voire progressent. Nous pensons que la situation économique va s'améliorer, donc la demande va croître”, a-t-il déclaré. “Nous voyons une amélioration de l'économie américaine”, a ajouté le ministre à l'issue de la réunion de Vienne. En décidant de maintenir inchangés ses quotas de production, l'Opep a voulu réunir toutes les conditions pour favoriser davantage un redressement des cours du brut, a indiqué, jeudi à Vienne, le communiqué de l'organisation à l'issue de sa conférence. “Il existe encore un surplus de pétrole par rapport à la demande, et la décision de maintenir sa production était la plus juste”, a souligné le président de l'Opep, M. José Maria Bothelo de Vasconcelos, lors de sa conférence de presse. “Nous avons passé en revue l'évolution du marché depuis le début de l'année 2009 ainsi que les projections de la demande, avant de décider du maintien de la production”, a-t-il ajouté. “Tous les aspects du problème ont été examinés, notamment celui de l'offre et de la demande”, a souligné le président de l'Opep, évoquant la “sortie du tunnel”. “Le marché réagit doucement et cela est favorable à l'organisation, car une hausse subite risque de dérégler le marché et les investissements risquent d'être retardés”, a-t-il indiqué précisant que l'Opep veut que la situation évolue normalement. L'organisation estime que la crise qui a affecté l'économie mondiale a conduit à la baisse de la demande. Par ailleurs, l'Opep est satisfaite du respect des quotas par ses membres : “Le taux de respect des quotas enregistré au cours des six derniers mois dépasse les 80%”, a-t-il observé. Il a avancé que les pays membres de l'Opep s'engagent à respecter davantage ces quotas, un point extrêmement satisfaisant. M. de Vasconcelos a déclaré en outre que l'Opep a subi de grosses pertes financières suite à la baisse des cours du brut engendrée par la crise économique internationale. Il précisera que ce problème touche également les pays producteurs hors Opep. À la question de savoir si la croissance économique peut réellement supporter un baril à 75 dollars, il a considéré que la demande de brut commence à augmenter et qu'il y a de fortes chances pour que cela continue. “En tout cas, les indicateurs sont au vert”, ajoute-t-il. En réaction à la décision de l'Opep, les cours du pétrole ont atteint hier dans la matinée leur niveau le plus élevé depuis six mois en début d'échanges européens, après avoir dépassé 66 dollars à New York et 65 dollars à Londres, avec le recul des stocks américains, baisse du dollar et l'optimisme quant à la reprise de l'économie. Le Brent, brut de référence de la mer du Nord (livraison en juillet) prenait à Londres 71 cents par rapport à la clôture de la veille à 65,10 dollars le baril après avoir touché 65,19 dollars en séance. À New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance gagnait 80 cents à 65,88 dollars après avoir grimpé à 66,01 dollars. “L'avancée des prix du pétrole a continué, et l'objectif d'atteindre 75 dollars le baril d'ici la fin de l'année, que s'est assigné il y a longtemps l'Arabie Saoudite, semble bien plus réaliste”, ont commenté les analystes. D'autant que “les stocks pétroliers semblent confirmer leur changement de direction”. À ce sujet le département américain de l'Energie a révélé une baisse bien plus importante qu'escomptée des réserves américaines. Ces stocks, qui avaient atteint en avril des niveaux record depuis 19 ans, ont chuté de 5,4 millions de barils, un chiffre plus de dix fois supérieure aux prévisions des analystes. Les cours du brut ont aussi été stimulés par une nouvelle baisse du dollar face à l'euro qui a touché hier son niveau le plus bas face à la monnaie unique, 1,4078 euro pour 1 dollar, incitant les investisseurs à acheter des matières premières pour se protéger contre les risques d'inflation. Dernier facteur jouant en faveur d'un raffermissement des prix du brut c'est le retour de l'optimisme qui se traduit par des ventes de détail en progression de 0,5% sur un mois en avril à prix constants en Allemagne, première économie de la zone euro, selon des chiffres publiés. Synthèse B. K.