Pour endiguer la progression du phénomène de l'avancée du désert, une démarche d'aménagement s'inscrivant dans le cadre de la lutte contre la désertification est impérative. C'est un moyen de limiter le phénomène, car d'importantes superficies sont chaque année envahies par le sable du fait de la conjugaison de facteurs naturels et anthropiques. Il y a même risque d'apparition de dunes de sable aux portes d'Alger en 2050, selon les données d'Alsat (Nasa) qui suit l'évolution des déserts, est-il rapporté. S'étendant sur une large bande du territoire de la wilaya, la zone steppique est de plus en plus éprouvée, subissant les effets du défrichement des terres et de la pratique du pastoralisme intensif. Le tapis végétal a diminué telle une peau de chagrin, accentué par une céréaliculture aux rendements très faibles et dépendant des aléas de la pluviométrie. La situation est telle qu'il est devenu impératif de mettre en place des mesures d'aménagement dans le cadre d'une approche systémique à travers la fixation d'objectifs pour la préservation de l'écosystème. Ce qui doit passer par le fonctionnement rationnel de certains facteurs dont celui de l'eau provenant des précipitations qui doivent être utilisées d'une manière efficiente en zones arides et semi-arides, dira M. Mameri Abdelkrim, au cours d'une conférence sur les biodiversités, donnée à l'université Yahia Fares de Médéa. Dans son exposé sur l'aménagement systémique des ressources comme modèle en vue d'assurer un développement durable, il préconisera la mise en place de mesures basées sur des actions raisonnées dont, entre autres, la mise en défens des terres, l'utilisation de nouvelles technologies appropriées, etc. Ce qui suppose, selon le même intervenant, un investissement financier et des compétences en adéquation avec l'envergure du travail à accomplir. La démarche d'aménagement déjà entreprise au niveau local où les terres de pacage et de parcours s'étendent sur 292 624 ha, la lutte contre l'érosion et la désertification fait l'objet de nombreuses opérations dans le cadre des programmes intégrés entre les secteurs de l'agriculture, des forêts et de l'hydraulique. En effet, les mêmes services ont entrepris des réalisations de retenues collinaires, des mares d'eau, des points d'abreuvement du cheptel, des plantations steppiques et de brise-vent, etc. En outre, les agriculteurs de la région sont sensibilisés sur les risques liés à certaines pratiques d'assolement, notamment la céréaliculture dans les zones semi-arides qui favorise l'érosion des sols pour des rendements aléatoires.