Alors que les esprits sont enivrés par le Mondial, peu de gens se seront rendus compte que jeudi a été célébrée la journée mondiale contre la désertification. C'est pourtant un véritable défi qui se pose à notre pays où chaque année le sable envahit de nouvelles terres. L'Algérie risque de se réduire à une étroite bande côtière cernée par une immensité sablonneuse. Les raisons de cette menace sont multiples. Des pacages incontrôlés par ici ont réduit la superficie de la steppe et les feux de forêts par là affaiblissent les défenses naturelles des sols. L'alarme est de nouveau tirée. Une ceinture rouge se dessine dans les wilayas des Hauts plateaux. Mme Hazzem, sous-directrice à la DGF qui participait jeudi à une journée d'étude organisée à Tébessa en présence du directeur général des forets, a rappelé une évidence inquiétante. Près de 80% de la superficie du pays est actuellement concernée par la désertification, tandis que 4 millions d'hectares de forêts sont menacés par ce phénomène. Le choix de cette ville de l'extrême-est du pays ne semble pas fortuit. A en croire son wali, quelque 50 % des zones steppiques, représentant 90% du total de la surface de la wilaya (13.878 km2) sont touchés par ce phénomène tandis que 40% sont menacés par la désertification. A Batna, les superficies atteintes par ce phénomène dans cette wilaya des Aurès dépassent 520.000 hectares dans 18 communes de la partie sud de la wilaya. «Le problème concerne, selon le conservateur des forêts, 300.000 habitants, soit 34% de la population de la région. L'abandon du barrage vert conçu comme un véritable rempart contre un phénomène aggravé par les pâturages extensifs, l'abandon des terres et les changements climatiques nécessite une nouvelle stratégie qui semble redevenir une priorité. Une nouvelle politique de lutte contre la désertification a été mise en œuvre en 2000 par le plan national de reboisement pour augmenter les actions de plantation, surtout en milieu aride et semi-aride. La stratégie a été consolidée en 2009 par le lancement du programme de renouveau rural qui s'adosse à l'encadrement des actions de développement rural par la mise en place de projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Ces projets de proximité redonnent souvent vie à des territoires en jachère et par l'usage de l'eau pour des activités agricoles, le désert est contenu. Il suffit de voyager dans le sud du pays pour découvrir que l'homme par son labeur est capable de créer de véritables oasis artificielles. Les exploitations agricoles et une meilleure gestion de l'eau dans les zones steppiques et désertiques permettent non seulement de fixer des dunes mais d'arracher au sable de nouvelles terres. Dans la région d'El Bayadh, des opérations pilotes sont menées pour un meilleur contrôle des activités pastorales et une régénérescences du tapis végétal. La protection de écosystèmes, philosophie qui sous tend ce programme de renouveau rural participe aussi de cette lutte contre la désertification. Une fondation comme celle que préside M. Cherif Rahmani s'attelle à cette tâche de revitalisation des espaces oasiens et sahariens. Les programmes de reboisement est enfin l'un des axes de cette nouvelle stratégie de mise en place de ceinture vertes. Il est attendu du plan quinquennal 2010-2014, dans le cadre du programme national de reboisement, la plantation d'un million d'oliviers à travers le pays. Les actions retenues, a précisé le DGF, s'articulent autour du soutien des communautés rurales sur les plans technique, organisationnel et financier, à travers la protection et la valorisation des ressources naturelles et des patrimoines ruraux matériels et immatériels, la diversification des activités économiques en milieu rural et l'amélioration des conditions de vie des populations rurales. Le programme du renouveau rural, «fortement soutenu par l'Etat» avait permis selon lui la concrétisation à travers le pays de 1.500 premiers projets de proximité. 12.00O sont retenus au titre du nouveau quinquennal 2010-2014.