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NOIR ET BLANC
Publié dans Liberté le 30 - 05 - 2009

Aucune rue ne porte son nom, pas la moindre petite impasse, pas même une plaque en fer blanc qui le mentionne.
Qui se rappelle d'elle ? Qui a gardé en tête, ne serait-ce que par reconnaissance, le souvenir de cette femme extraordinaire qui a tant apporté à cette ville ?
Très peu de gens en vérité. Quelques seniors peut-être qui donnent l'impression aujourd'hui de venir d'une lointaine planète, d'une étoile de la galaxie de Cassiopée.
Et pourtant les Tiaretis doivent une fière chandelle à Mme Hamidou, cette Algéroise au grand cœur que les autorités françaises ont exilée au fond du Sersou.
Elle a fait accoucher leurs mères, leurs filles, leurs brus, leurs belles-filles, elle a fait mettre au monde des centaines de garçons et filles pendant deux générations, dans des conditions souvent très difficiles, à une époque où une femme sur trois décédait des suites de ses couches.
À une époque où la visite chez le gynécologue était hors de portée.
Nous sommes en 1943, à Tiaret. Tous les appelés qui ont fait le coup de feu à Montecassino sont rentrés au bercail.
La ville, une grosse sous-préfecture agricole, compte déjà 10 000 habitants. Elle est riche. Prospère. Surtout pour les colons. Ils gèrent les commerces, les transports, les cabinets dentaires, les bistrots et tout ce qui est interdit aux indigènes, comme les études de notaire, d'avocat, d'expert et d'huissier. Les Fedida tiennent les pharmacies et les hôtels, les Meridjan la ligne Tiaret-Trezel, les Bigorre le barreau et les meuneries.
Le corps médical se résumait à trois médecins qui se retrouvaient régulièrement chaque soir dans les salons discrets de l'hôtel d'Orient pour une interminable partie de Black Jak.
La jeunesse dorée préférait elle Le Grillon, un bar huppé à la musique douce où l'indigène n'y avait accès que pour cirer les chaussures des clients ou leur proposer des cornets de cacahouètes salées.
Ils n'étaient d'ailleurs pas mieux lotis ailleurs. À part quelques rares familles qui avaient trouvé refuge dans une vieille maison rue Bugeaud ou à la Redoute, mais la plupart d'entre elles avaient élu domicile sur les versants de Sidi Khaled, au milieu des “grebats”. Au milieu des chèvres.
C'est dans cette grande détresse que Mme Hamidou, la première sage-femme musulmane diplômée, ouvrira son cabinet à la grande fierté des Tiarétis. On viendra la consulter de partout, de Frenda, de Dahmouni, de Oued Lilli, d'Aïn Kermes, de Medrissa. Sa notoriété et sa compétence lui assurèrent une clientèle hors préfecture. Les plus démunis ne mettront jamais la main à la poche, et pour cause, elle s'y refusera obstinément. La population le lui rendra bien. Il n'est pas une fête, un baptême, des fiançailles ou un mariage où elle n'est pas l'invitée d'honneur.
Elle qui n'avait pas de famille fait partie, désormais, de toutes les familles.
Elle qui a été la maman de tous les enfants disparaîtra sans jamais avoir eu d'enfant.


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