La première tombe à avoir été profanée fut celle du saint premier homme fondateur de la ville de Blida, nom, à l'origine diminué « El Bouleida », donné par ce même homme qui eut son Thabout érigé par des mains non pas idolâtres mais vouant respect et amour à Sidi Kebir. Un semblant de mausolée, beaucoup plus un signe distinctif fait de bois sculpté, est redevenu une tombe anonyme au grand dam des gens recherchant sérénité et quiétude dans le voisinage du gardien de Taberkachent et Chaabet Erromane, cours d'eau ramassés aujourd'hui en un seul du nom du défunt. Qui a osé profaner la tombe et emporter même les portes en fer forgé du cimetière ? Revanche sur l'histoire de Grenade perdue irrémédiablement par les musulmans, Blida est une petite réplique des villes maghrébines construites par les réfugiés andalous, mais qui sera en grande partie détruite durant le terrible séisme de 1825. Le peu d'histoire gardé comme une relique de ces temps perdus, voilà que des mains assassines perpétuent un acte contre nature, vidant le lieu de sa substance. Qui reconstruira et comment ? Des habitants de la cité contenant tant bien que mal près de 150 âmes dans les méandres de ses ruelles dont la largeur est plus étroite que celle de l'antique Casbah, assurent que le nouveau visage qui sera offert aux visiteurs ne sera plus celui d'avant. « Des barrières interdiront l'accès et l'ambiance religieuse en subira un coup, mais la protection a un prix aussi. » Il sera appris, sur place, que des mécènes commencent déjà la quête pour ce qui sera appelé le chantier sacré de Blida.