À l'arrière du pavillon Concorde, l'Enie expose au milieu d'un fouillis d'engins de travaux publics, ses engins délicats constitués de cellules photovoltaïques et de matériel de démonstration (pompes, etc.). Dans les faits, l'entreprise propose 4 solutions dans la filière “solaire” du photovoltaïque : l'éclairage public, le pompage, le chauffe-eau, et enfin le balisage. Il fut un temps où des téléphones solaires de secours équipaient la sortie sud de In- Salah, avant qu'ils ne soient totalement vandalisés. Mais ce que tout le monde semble avoir oublié, c'est que de même que l'Algérie a pu avec la témérité et la fougue (peut-être aussi la naïveté) d'une jeune nation, expérimenter avec succès divers processing de fabrication industrielle dont la mise au point du procédé de production de cimenterie à sec, et celui du GNL, elle a pu s'intéresser très tôt aux énergies renouvelables et pour cela avait formé de nombreux techniciens et ingénieurs qui font désormais le bonheur des pays nantis du Nord. La raison mise en avant par les pouvoirs publics pour justifier leurs réticences à s'engager résolument dans le solaire est incontestablement le coût du panneau photovoltaïque qui s'élève à 38 000 DA, pour ne produire que 75 watts. Ce qu'on a décidé d'oublier, c'est surtout le recul du pays dans la filière : en 1982, Enie avait déjà réalisé le montage de panneaux solaires, avant que la chaîne de fabrication ne soit transportée à Alger, à partir de Sidi Bel- Abbès, pour enfin se dissoudre dans le néant, abandonnée. Selon le responsable du stand, il existe un projet en trois phases : commercialisation (afin de sensibiliser les usagers à ce type d'énergie renouvelable et non polluant), assemblage et enfin fabrication de la cellule photovoltaïque. “C'est la véritable volonté politique qui manque pour aller de l'avant, car les coûts ne pourront que diminuer avec la maîtrise du processus de fabrication et l'économie d'échelle. Tout comme on a fini par admettre l'utilité des lampes à basse consommation qu'on a longtemps tenues pour un luxe, il faudra bien qu'un jour on accepte de voir la nécessité de passer à une nouvelle étape de développement durable, en économisant nos ressources d'énergie fossile”, explique le responsable du stand. Sans apparemment convain-cre les badauds ou les personnalités politiques du bien-fondé de sa plaidoirie. Mais il faudra bien que le miracle se produise un jour… peut-être dans pas longtemps, s'il est permis de rêver.