Au premier semestre 2009, les structures du centre psychiatrique d'El-Madher de la wilaya de Batna, selon la direction de la santé et de la population de la wilaya de Batna, ont enregistré un chiffre total de 4 149 consultations et un nombre d'hospitalisation en service ouvert de 176 malades mentaux sans compter les 16 transférés à l'hôpital psychiatrique d'El-Athmania (Constantine) dans le cadre de l'emplacement administratif, les 67 malades mentaux (sensibilisation) placés avec l'accord du DAS au centre des personnes âgées de Bouakal-Batna et un malade mental placé sur ordre du procureur de la République dans le cadre de l'internement judiciaire. Les 4 149 consultations se répartissent ainsi en 227 consultations au niveau du service de psychologie d'urgence, 2 355 consultations au niveau de la structure des consultations externes et 1 517 consultations aux services de psychologie, sans compter les consultations dans les autres structures hospitalières et les cabinets privés. Effectivement, le nombre des consultations et celui des hospitalisations ont pris la courbe depuis les deux dernières décennies. Certaines communes de la wilaya de Batna sont même beaucoup plus touchées que d'autres par la maladie mentale, si nous nous conférons à certains témoignages de la santé. À la question posée aux gens de la santé sur les facteurs de la maladie mentale, s'ils sont d'autres biologiques, psychologiques ou sociaux, les quelques spécialistes consultés expliquent l'évolution de la maladie mentale par les trois facteurs en privilégiant “les facteurs environnementaux ou le stress, le rythme de vie effréné, les soucis professionnels, familiaux, le chômage, un divorce, un deuil, l'isolement, un déménagement ou le manque de relations affectives stables, ou au syndrome du “nid vide” pour les femmes et surtout le terrorisme”. Seulement, il nous a été signalé l'absence d'études sur l'évolution et les facteurs de la maladie mentale dans les Aurès. L'autre phénomène, qui participe à l'accroissement du nombre de malades mentaux est l'absence de traitement ou de prise en charge à temps des malades mentaux. Pour moult raisons, dont les préjugés en premier lieu, la maladie est cachée et le malade ne se présente au spécialiste qu'une fois que la maladie a beaucoup évolué. Les malades mentaux qui consultent leurs médecins sont peu nombreux. À ce sujet, un psychiatre cabinard de la ville de Batna commente : “À cause des préjugés entourant la maladie mentale, seulement une personne atteinte sur trois ou quatre, si ce n'est pas plus, consultera un professionnel de la santé. Pourtant, les personnes atteintes de maladies mentales peuvent être soignées et souvent guéries, bien sûr si elles sont traitées ou prises en charge à temps." Des journées de sensibilisation sur la maladie mentale devraient être organisées par les spécialistes de la santé de la wilaya de Batna comme ils organisent d'autres journées médicales.