Le bureau exécutif du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (Codesa) a adressé une lettre à l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies dans laquelle il dénonce les “conditions carcérales déplorables, les peines d'emprisonnement lourdes prononcées à leur encontre lors des procès inéquitables, la torture et les mauvais traitements dont ils ont été victimes lors des interrogatoires effectués dans les locaux officiels de la police marocaine et ses geôles secrètes, ainsi que dans les centres pénitentiaires marocains où ils sont incarcérés actuellement et isolés dans des cellules individuelles” des détenus politiques sahraouis, Yahya Mohamed Elhafed (membre du Codesa et de l'Association marocaine des droits humains), Mahmoud Elbarkaoui et Hassan Khallad. Ces derniers observent, depuis le 4 avril 2009, une grève de la faim illimitée. Il est mentionné que “l'état de santé de ces détenus politiques sahraouis en grève de la faim illimitée s'est gravement détérioré”. Ainsi, Yahia Mohamed El Hafed a été transféré à l'hôpital Hassan-II, à Agadir, au Maroc, où il est tombé trois fois dans le coma. Par ailleurs, “les autorités marocaines continuent d'afficher leur indifférence totale envers leurs revendications malgré les appels des ONG internationales réclamant la satisfaction de ces revendications légitimes et les plaintes déposées par leurs familles auprès de la justice marocaine”. Préoccupé par cette situation alarmante, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme (Codesa), qui avait lancé la campagne internationale “Save Yahya's life”, interpelle et sollicite l'envoyé spécial onusien pour une “intervention ferme auprès des autorités marocaines pour sauver la vie de ces détenus politiques sahraouis en grève de la faim illimitée et libérer immédiatement et inconditionnellement tous les détenus politiques sahraouis incarcérés pour avoir dénoncé les violations des droits de l'Homme commises par les autorités marocaines à l'encontre de la population civile sahraouie et revendiqué pacifiquement le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”. Le Codesa le sensibilise sur l'importance de son intervention, qui est sollicitée en toute urgence “afin d'éviter un drame dans les prisons d'Aït Melloul et Inezgane ; drame qui serait insupportable et pour les prisonniers politiques en grève et pour leurs familles et proches”. Le Collectif conclut sa correspondance en affirmant : “Nous sommes convaincus que vous êtes bien conscients que la situation alarmante des droits de l'Homme dans les territoires du Sahara occidental sous contrôle marocain est une conséquence directe du conflit politico-militaire que connaît le territoire depuis son annexion forcée par le Maroc le 31 octobre 1975. Cette situation exige alors l'intervention urgente des nations libres pour protéger le peuple sahraoui et exiger le respect de ses droits légitimes. Pour cela, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme saisit cette occasion pour vous appeler à tout mettre en œuvre pour mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui.”