Le Maroc et le Front Polisario avaient répondu à l'invitation du Conseil de sécurité, leur demandant de mener des négociations directes avec un mandat clair, puisque dans sa résolution, adoptée à la fin du mois d'avril dernier, la feuille de route indiquait clairement qu'il s'agissait de permettre le libre exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Mais le Maroc a fait échouer ces rendez-vous en voulant imposer sa solution. Une troisième rencontre de même nature est prévue prochainement. Sur le plan diplomatique également, cette question est à l'ordre du jour comme cela est le cas, depuis des décennies, de la quatrième Commission des Nations unies appelée aussi commission de décolonisation ; elle porte bien son nom s'agissant du Sahara-occidental. Mais c'est surtout la réunion régulière à la fin de ce mois du Conseil de sécurité, correspondant avec la fin du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara-Occidental), avec, bien entendu, un nouveau rapport du secrétaire général de l'ONU qui rendra certainement compte de l'échec de son initiative, une analyse qui devrait, par conséquent, traiter aussi des causes de cet échec. A l'approche de ces échéances, le ministre délégué sahraoui pour l'Europe, Mohamed Sidati, a appelé l'Union européenne (UE) à intervenir en « urgence » pour exiger des autorités marocaines,de permettre à des associations sahraouies de tenir leur congrès constitutif, et mettre un terme à leur politique de violation des droits humains de ce peuple. Invoquant l'accord d'association UE-Maroc qui engage Rabat à respecter les droits de l'homme, le représentant sahraoui estime que l'Union se « doit de condamner ces pratiques répressives et contribuer, en tant que membre de la communauté internationale, à protéger des populations en détresse ». Les autorités marocaines ont interdit au Collectif des défenseurs des droits de l'homme (Codesa) de tenir son congrès constitutif, qui était prévu le 7 octobre à El Ayoun, chef-lieu du Sahara-Occidental occupé. A la requête du Collectif Codesa, les autorités d'occupation ont répondu par la négative, « non sans avoir, au préalable, tenté par l'intimidation et le harcèlement de décourager les promoteurs de l'initiative, tous des anciens prisonniers et victimes de déni des droits de l'homme », précise le Polisario. En ce sens également, des organisations internationales de défense des droits de l'homme, dont Amnesty international et Front line, suivent de près l'évolution de la confrontation entre les militants des droits de l'homme sahraouis et les autorités marocaines qui ont interdit la tenue du Congrès de la Codesa. Les organisateurs du congrès ont adressé des lettres aux organisations internationales, notamment Amnesty International sise à Londres, dans lesquelles ils font état de la réaction violente des autorités marocaines contre la tenue du congrès constitutif du rassemblement. La lettre envoyée à ces organisations est signée par le président de la commission préparatoire du congrès, Ali Salem Tamek et par Mme Aminatou Haïder, la militante des droits de l'homme. Mme Aminatou a affirmé que toutes les organisations internationales de défense des droits de l'homme suivent de près l'évolution de la préparation du congrès constitutif du Codesa et la réaction violente des autorités marocaines contre ce projet. Amnesty international avait, rappelle-t-on, de par le passé, publié plusieurs communiqués et rapports sur la situation des droits de l'homme au Sahara-Occidental occupé par le Maroc. Le contexte avec ses échéances s'avère important. Des engagements ont été pris, mais le Maroc persiste dans son refus de les appliquer.