Le discours prononcé par Barack Obama à l'université du Caire est un “bon début” sur la voie de la réforme de la politique américaine au Proche-Orient, a jugé Nabil Abou Rdainah, proche conseiller du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. “Son appel à l'arrêt de la colonisation et à la création d'un Etat palestinien, ainsi que ses propos sur les souffrances des Palestiniens (...) signifient clairement à Israël qu'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale est le fondement d'une paix juste”, a déclaré le haut responsable palestinien, qui notamment ajouté que “le discours du président Obama est un bon début et un pas important vers une nouvelle politique américaine”. Réagissant au discours du président américain au Caire, le gouvernement israélien a affirmé partager l'espoir d'Obama que son geste d'ouverture vis-à-vis du monde musulman sera “le début de la fin” d'un conflit et mènera à la reconnaissance générale d'Israël. Le communiqué israélien ne mentionne toutefois pas les appels du président américain à mettre fin à la colonisation et à établir un Etat palestinien indépendant. L'Etat hébreu s'est limité à déclarer qu'il “fera tout ce qu'il peut” en faveur de la paix dans la région tout en préservant sa sécurité nationale. Auparavant, un responsable du service de presse du gouvernement israélien, Danny Seaman, avait expliqué que le discours d'Obama ne contenait aucune surprise majeure et que les désaccords actuels entre l'Etat hébreu et les Etats-Unis étaient déjà “bien connus”. Pour rappel, le chef du gouvernement n'est pas favorable au gel du développement des colonies et à la création d'un Etat palestinien prônés par Obama. De son côté, le président du Parlement européen Hans-Gert Pöttering a salué jeudi le “courage et la détermination” du président américain Barack Obama pour sa volonté affichée de rechercher la paix au Proche-Orient. Hans-Gert Pöttering a précisé qu'il soutenait également une solution à deux Etats et a appelé Israël à coopérer. Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a estimé que le discours du président américain “va ouvrir une nouvelle page dans les relations avec le monde arabo-musulman” et pour le règlement des conflits au Proche-Orient. La France a salué le discours au Caire, y voyant une déclaration “majeure” tant du point de vue “symbolique” que “politique”. “Il montre des Etats-Unis d'Amérique résolument tournés vers le dialogue, la tolérance, le respect mutuel, le refus de toute perspective de tensions entre cultures, entre civilisations”, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'Onu, accueille chaleureusement son message de paix, de compréhension et de réconciliation, a déclaré un communiqué de son service de presse. Selon la même source, il s'agit d'“un pas essentiel vers le rapprochement et la promotion de la compréhension interculturelle, qui est un objectif majeur des Nations unies”, et Ban Ki-Moon “espère que le message du président Obama permettra l'ouverture d'un nouveau chapitre dans les relations entre les Etats-Unis et le monde islamique” et qu'il aura “un impact positif sur le processus de paix au Proche-Orient et sur la résolution d'un certain nombre de conflits dans la région et au-delà”.