Voilà qui nous renvoie à une époque que l'on croyait pourtant à jamais révolue : comme sorti du tiroir à souvenirs, le FLN vient de remettre sur le tapis la question de la nécessité de la généralisation de la langue arabe dont on mesure aujourd'hui pourtant, de l'avis des experts, le coût dans la société. Dans la résolution politique qui a sanctionné les travaux de la session ordinaire de l'instance exécutive du parti, tenue mercredi, le FLN a demandé “l'accélération de l'application de la loi portant généralisation de la langue arabe dans toutes les institutions”. Cette demande, une constante de l'aile conservatrice du vieux front, depuis les années 1980 déjà, vient en appoint à une demande de l'enseignement de l'histoire dans tous les cycles scolaires, tout comme le soutien au projet de la réconciliation nationale dont on ignore quand il arrivera à terme. “Le parti du FLN a réitéré son soutien à la démarche du président Bouteflika, visant la poursuite de la concrétisation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale dont le but est d'asseoir la paix, la sécurité et la cohésion sociale”, note le communiqué. Parallèlement, le parti qui ne souffle mot sur les derniers massacres perpétrés à Biskra et à Timezrit près de Boumerdès, appuie les efforts des forces de l'ANP et des forces de sécurité pour la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Sur le chapitre économique, la formation chère à Belkhadem a appelé à “l'intensification des efforts pour la mise en œuvre du programme ambitieux du président de la République relatif à la poursuite du développement et l'amélioration du cadre de vie du citoyen”. Il salue également “les efforts de l'Etat en matière de mise en place de mécanismes juridiques de lutte contre la corruption sous toutes ses formes”, appelant à “leur activation pour faire face à ce phénomène grave”. Sur la question de la mémoire qui continue à planer sur les relations algéro-françaises, le FLN a réitéré sa revendication relative à “la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux perpétrés contre le peuple algérien depuis 1830”. Enfin, concernant la politique internationale, l'ex-parti unique a appelé les marocains et sahraouis à reprendre les négociations afin de parvenir à une solution équitable au conflit qui les oppose. Belkhadem, qui veut faire du prochain congrès une étape importante et dont le parti est à ses yeux visé par un complot, va certainement revenir avec plus de détails lors d'une conférence de presse qu'il animera aujourd'hui au siège du parti.