À qui la faute ? Pour un pays gâté par la nature, l'Algérie devrait être la première destination touristique de l'Afrique du Nord. Ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Deux raisons essentielles concourent à cette situation. Comme chaque année, les autorités algériennes mettent en place un dispositif pour la saison estivale afin d'accueillir les vacanciers émigrés et assurer la sécurité au niveau des plages. Le tourisme se résume pour ainsi dire à organiser la baignade pour les estivants dont la seule distraction demeure la Grande bleue. Mais alors à quel niveau est arrivée la réforme d'un secteur aussi vital, mais abandonné depuis l'Indépendance au profit d'une économie rentière ? Si les stratégies lancées par les ministres, qui se sont succédé à la tête de ce département, ont permis de cerner les problèmes techniques qui sont à l'origine des blocages, voire de la dégradation du tourisme, il n'en reste pas moins que la situation politico-sécuritaire qu'a vécue le pays depuis les années 1980 où le pouvoir a encouragé l'islamisme jusqu'à l'apparition du terrorisme, a largement contribué à la fermeture du pays aux étrangers. Aujourd'hui, peut-on parler d'une reprise même relative du tourisme en Algérie ? Si l'on se réfère au décompte des estivants locaux qui ont fréquenté telle ou telle plage, on serait tenté de le croire. Mais dans le fond, les choses n'ont toujours pas connu d'évolution notable comparativement à nos voisins qui ont fait du tourisme devenu leur première source de rentrées de devises, une véritable industrie. En 2008, 6 millions de touristes étrangers ont visité la Tunisie, alors qu'ils n'étaient que 10 000 en Algérie. À qui la faute ? Pour un pays gâté par la nature, l'Algérie devrait être la première destination touristique de l'Afrique du Nord. Ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Deux raisons essentielles concourent à cette situation. La première est bien entendu liée aux choix économiques du pays qui ont, de tout temps et jusqu'à aujourd'hui, considéré le tourisme comme étant la dernière roue de la charrette. La seconde, qui découle de la première, s'alimente de la culture ambiante de l'Algérien qui a perdu le sens de l'accueil, encouragé en cela par la propagande salafiste dont l'objectif est l'enfermement de la société sur elle-même. Face à cette situation aggravée par le silence, voire le recul du gouvernement devant l'islamisation rampante de la société, la relance du tourisme ne peut connaître un début de concrétisation que si des choix politiques d'ouverture sont assumés. S. T.