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La liberté , Dieu et le billet vert
Voyage dans l'Amérique de bush
Publié dans Liberté le 22 - 05 - 2007

“Pays mythique”. “The American way of Life”, “le rêve américain”, autant d'attributs sur un pays qui ne cesse de faire rêver des millions de personnes à travers le monde. Et parfois les partage. Quelle est la part de vérité de ce cliché ? de ce réel, de ce préjugé ? Loin de Bush, d'Hollywood et de l'air country et blues, il y a une Amérique méconnue. Quelques images éparses du pays de la démesure.
“He George, read my lips, peace now !” “He George, lis sur mes lèvres, la paix maintenant !” “We are sacrificing a lot” “on a trop sacrifié”. Face au célèbre bureau Ovale, à une cinquantaine de mètres environ, Conception Picciotto explique aux touristes d'un jour qui la sollicitent, son idéal, son combat et les raisons de sa “protest song”, sa “chanson engagée”. Edentée, cheveux poivre et sel, haute comme deux pommes, la quarantaine consommée, cette petite dame d'origine hispanique — le détail importe peu, répond-elle invariablement à ceux qui souhaitent connaître ses origines — fait de la dénonciation de la guerre et de la lutte contre la course au nucléaire, son cheval de bataille. Sa raison de vivre. À la lisière du parc Lafayette, sous un abri de fortune, sous l'œil discret mais bienveillant de la police fédérale, en plein cœur de Washington, celle que les médias désignent par Mme Picciotto, y a élu domicile ici depuis bientôt trente années. Son rêve à elle, bien que visiblement utopique ? Faire le forcing, en compagnie de quelques comparses, à la maison-Blanche, dont seul, semble-t-il, Ronald Reagan a daigné jusque-là la recevoir pour ramener à la “maison” les bidasses et arrêter les expéditions belliqueuses du pays de l'Oncle Sam. “Il faut arrêter ces guerres ! La seule guerre qui mérite d'être menée est celle de la paix”, dit-elle à la myriade de touristes venus. “Arrêter le temps” sur un cliché devant ce qui se passe pour être le centre du pouvoir de la première puissance mondiale. Ni les nuits humides ni parfois sa solitude ne semblent l'en dissuader.
Les écrits de presse et les photos qui lui sont consacrés, accrochés à un panneau adossé à ce qui lui fait office de gîte semblent lui apporter quelque bonheur. Elle en est fière et le montre aux visiteurs. Quant aux moyens de subsistance, des âmes généreuses et des associations s'en chargent. Loin de là, en longeant la Connecticut Avenue, une gigantesque avenue qui traverse la ville, il n'est pas rare de voir des pancartes frappées de slogans comme “Bush go home” (bush rentre à la maison), allusion à la guerre en Irak, accrochées aux fenêtres. Ces deux images susceptibles d'être assimilées, sous d'autres cieux, à de “la trahison” ou au “manque de patriotisme”, participent de ce que les américains ont de plus cher. De plus fort.
De ce dont ils sont fiers, qu'ils tentent de “vendre” à l'étranger : la liberté. Cette liberté qui se décline sous plusieurs formes. Même dans les plaques d'immatriculation des véhicules. “Taxation without représentation” (on paye la taxe mais on n'est pas représenté), proclame celle des véhicules des résidents de la capitale fédérale. Fait cocasse, il est vrai, les habitants de Washington ne sont pas représentés à la chambre des représentants et au sénat ! Une ville qui n'appartient à aucun Etat et à laquelle se réfère… tous les Etats ! “Notre société est fortement individualiste ! Dans les plaques minéralogiques, on remet en cause l'autorité et on refuse qu'on nous marche dessus ! Il y a un deuxième autocollant qu'on trouve : laisse-moi faire ce que je veux, c'est-à-dire le choix”, résume Robert Mcclure, professeur en sciences politiques, des affaires publiques et des droits de citoyens à Maxwell School, à Syracuse university (New York).
Lincoln, Jefferson et les autres
Mais la forme la plus visible de la liberté et qui est perçue de l'extérieur même des Etats-Unis reste sans doute celle de la presse. Véritable pouvoir de décision, la presse américaine, riche et diversifiée, jouit d'une liberté à faire rougir bien des pays. À telle enseigne que parfois, les révélations, notamment sur les sujets inhérents à la sécurité, provoquent des polémiques. Tout comme d'ailleurs certains sujets dont on se doit de mesurer au préalable les conséquences sur les enfants, cette frange de la population qui est “sacrée” dans la société américaine. Quel est bien le secret de cette liberté des médias ? À l'unisson, les responsables et les journalistes le répètent à satiété : la Constitution. Considérée presque comme une bible, attribut de l'identité, la Constitution américaine stipule dans son premier amendement que “le Congrès ne peut adopter une loi qui contraigne la liberté de la presse (…)”. On vous répétera aussi inlassablement cette formule non moins célèbre de Thomas Jefferson : “Entre un gouvernement sans presse et une presse sans gouvernement, je préférerais la deuxième.”
Ou encore celle d'Abraham Lincoln, père de l'abolition de l'esclavage, dont le mémorial et la statue qui attirent des foules de touristes participent à perpétuer le mythe du héraut de la liberté : “Informez le peuple et le pays ne sera que plus sûr !” Et ce n'est sans doute pas fortuit que des monuments imposants, en guise de reconnaissance à leur grandeur, à leurs rôles et à leurs réalisations ont été érigés au Mall — nom donné aux trois kilomètres et demi d'espaces verts qui séparent le Capitole du fleuve Potomac, où on y trouve de nombreux parcs, des monuments, la Maison-Blanche et plusieurs grands musées — face à ce qui symbolise la démocratie américaine, le Capitole Hill, siège du Congrès et dont on a convenu qu'il doit rester comme l'édifice le plus haut de Washington à l'exception du mémorial dédié au premier président Georges Washington. “Le rôle de la presse est de conforter les affligés et d'affliger les confortables”, soutient Joël Kaplan, ancien journaliste à Chicago Tribune et The Tennessian à Nashville, aujourd'hui professeur en communication et spécialiste du journalisme d'investigation à Syracuse.
À propos de ce genre journalistique, très en vogue aux Etats-Unis depuis la fameuse affaire du Watergate au début des années 1970, révélée par le célèbre Bob Woodward, Joël Kaplan observe que “l'investigation doit suivre la piste de l'argent !” “Pouvoir et argent sont sources d'investigation”, décrète-t-il. Et les autorités, acquises à l'idéal démocratique, mettent à la disposition des médias tous les documents officiels, hormis bien entendu ceux relatifs à la sécurité ou à l'espionnage. Encore qu'ici, le débat est toujours en cours ! Cependant, derrière cette image qui peut paraître idyllique se niche quelques inquiétudes de la corporation. Comme tous les médias à travers le monde, la presse américaine fait face à une concurrence féroce du Web. Bien plus, le recours abusif au sensationnel conjugué à quelques erreurs d'appréciation, comme par exemple le soutien que l'Irak disposait des ADM (arme de destruction massive) ont entamé son crédit. “Depuis quelques années, la presse américaine a perdu de son crédit car, pour beaucoup, elle est moins crédible et moins professionnelle. Elle fait trop de sensationnel. Sur un autre registre, l'apparition des blogueurs font qu'aujourd'hui les citoyens sont devenus leurs propres fournisseurs d'informations”, analyse Tom Rosentiel, critique des médias et directeur de projet pour l'excellence en journalisme. Et face à ce diagnostic et à ces difficultés, il prescrit une thérapie : “Il faut une méthode scientifique, la notion d'objectivité est très utile aujourd'hui. Le journalisme doit s'ancrer dans la vérité.” À la question de savoir si toute la vérité est bonne à dire, il répond : “Dire la vérité au public n'est pas dangereux, cela participe à avoir une société ouverte.” Quant à la presse, elle obtient plus de liberté qu'en “exerçant son métier”, tandis que le rôle du journaliste est “d'être observateur”, ajoute-t-il. “Le rôle de la presse est de faire preuve de scepticisme, et plus il y a la démocratie, plus il y a un journalisme fort”, conclut-il.
Autre caractéristique bien que ne concourant pas à ce reflux : hormis le New York Times, dont la tradition désormais établie est d'ouvrir sur un sujet international, la guerre en Irak intéressant beaucoup d'Américains tout de même, rares sont les médias qui accordent trop d'importance aux événements internationaux. Société de spectacles par excellence, la tendance imposée, notamment par des impératifs économiques, est à la “peoplisation”.
“On s'intéresse beaucoup plus à ce que fait Britney Spears qu'à ce qui pourrait se passer en Afrique”, confie un journaliste au Post Standard à Syracuse. Et eu égard à l'immensité du pays — entouré par deux océans — et à la profusion des titres, des radios et des télés, l'information de proximité reste la règle. Ce qui confine à une certaine ignorance de ce qui se passe chez le “voisin”. “Ils nous arrive, par exemple, de ne pas connaître ce qui se passe dans l'Ohio.” De cause à effet, ne vous étonnez pas si de passage devant un agent des douanes, il écarquille les yeux devant la vue d'un passeport d'un pays nord-africain. L'Algérie ? “Honnêtement, je ne sais pas où ça se trouve.” Et il n'est pas le seul. Beaucoup d'Américains vous le diront, non sans quelque gêne, bien entendu. “Nous sommes nuls en géographie !” Seuls quelques pays sont connus : il y a bien sûr l'Irak mais aussi la Chine, le Japon, l'Inde ou encore la France et le Royaume-Uni. Il faut dire qu'avec l'Union européenne, par exemple, les relations n'ont connu une évolution notable qu'après la Seconde Guerre mondiale. “Nous avons une tendance isolationniste”, admet Charlotte Grimes, ancienne reporter (elle a couvert, comme on dit dans le jargon journalistique, notamment l'invasion du Panama, la guerre du Golfe, le Liberia…), et depuis 1996, professeur en journalisme à l'université Princeton.
Queen Creek ou la démocratie en… cours
Mais lorsqu'on ne compte que sur soi, il y a forcément des forces sur lesquelles on s'appuie : en Amérique, on croit beaucoup en Dieu. Et rien de plus édifiant que cette devise inscrite sur les billets de banque : “In God We Trust” (en Dieu, nous avons foi). Beaucoup de familles observent, en effet, la prière pendant les dîners tandis que les dimanches, les messes attirent du monde. Dans les hôtels, vous trouverez toujours une Bible sur votre table de nuit. Mais dans le système de valeurs américain où la liberté de culte est consacrée par le premier amendement et la tolérance est “sacrée”, même l'existence des sectes est tolérée. Tous se côtoient : les évangélistes, les catholiques, les protestants, les musulmans, les juifs, les hédonistes, les luthériens, les hippies… Très “tape à l'œil”, peut être une forme de bigoterie pour certains, et contrairement à des pratiques en usage en Europe, il est rare de voir les couples se bécoter dans la rue. Et ce conservatisme, connu du reste mais sans doute exagéré — certains Etats sont très en avance par rapport à l'Europe sur certains sujets comme l'avortement —, s'accompagne par une pratique démocratique dont bien des pays doivent sans doute s'inspirer. À Queen Creek, dans le comté de Maricopa dans la banlieue de Phœnix, capitale de l'Arizona, rien ne se fait sans le consentement de la population. Celle-ci est consultée sur tout. D'une vingtaine de milliers d'habitants, Queen Creek affiche un taux de croissance à deux chiffres : entre 12% et 14 %, selon un responsable de la municipalité. Elu sur la base d'un programme et non sur l'appartenance politique — les maires ne doivent pas être politiques aux Etats-Unis mais peuvent avoir la sensibilité — le chef de l'exécutif ne fait que coordonner le travail du conseil. C'est au manager, sorte de P-DG de la municipalité, qu'échoit le rôle du suivi des projets. “Le manager rend des comptes au conseil de la municipalité régulièrement, laquelle décide de le reconduire ou de mettre fin à sa mission. Cette architecture institutionnelle permet d'éviter la corruption !” résume ce responsable. Fait incontestablement unique, sans pareil sous d'autres latitudes, certains services sont sous-traités. C'est ainsi que la police, la collecte des ordures ou encore la distribution de l'eau sont assurées par des entreprises du comté que rémunère la municipalité.
Et lorsqu'un projet est mis sur orbite, on organise un référendum comme, par exemple, pour la taxe foncière ou encore l'installation d'une structure des pompiers en envoyant des bulletins de vote chez chaque résident, lequel est tenu de répondre dans un délai d'un mois. Comme pour cultiver l'entraide et la proximité, une journée appelée “howdy doody neighbor days”, destinée à permettre aux gens de se connaître, est organisée tandis que des prix de toutes sortes sont décernés à diverses catégories sociales pour encourager le bénévolat ou encore la réussite. Certaines commissions au niveau de la municipalité sont ouvertes aux jeunes pour donner leurs points de vue sur les projets et des photos du plan de la ville avec les conséquences sur l'aspect général ainsi que sur l'environnement sont montrées avant l'exécution de n'importe quel projet. Enfin, un site web et une chaîne de télévision locale se chargent de diffuser les offres d'emploi ou encore, de façon générale, les affaires intéressant la communauté. Seule ombre au tableau : la lenteur dans l'exécution des projets en raison des consultations récurrentes de la population. “Oui, la démocratie est lente”, reconnaît le manager de Queen Creek.
À Scottsdale, une autre ville périphérique de Phoenix, la maire, Mary Manross, résume en quelques mots la philosophie de la gestion d'une cité américaine. “Je suis démocrate, mais le maire ne doit pas afficher sa couleur politique. Nous sommes fiers mais c'est l'Amérique qui l'emporte. Les lois fédérales l'emportent sur les lois de l'Etat.” Derrière son bureau flanqué du drapeau de l'Etat et de celui des Etats-Unis, un détail suscite la curiosité : deux portraits d'indiens accrochés au mur. “C'est mon père qui les a réalisés”, dit-elle non sans quelque fierté, un rien de nostalgie lisible dans les yeux aussi. Son père est un artiste installé en Californie, un Etat limitrophe. Est-ce que vous êtes obligée d'accrocher le portrait du président ? interroge, un tantinet curieux, un confrère. Réponse, un large sourire, de Mary : “Aux Etats-Unis, on n'est pas obligé d'accrocher le portrait du président !”
Arizona, l'éden de la conquête de l'Ouest
Historiquement lié à la conquête de l'Ouest, l'Arizona, qui veut dire petite source dans une langue indienne, incarne sans nul doute le génie de l'Amérique. D'un pays semi-désertique où le soleil sévit pendant dix mois, les américains l'ont transformé en un pays, un “éden”, devrait-on sans doute dire, qui attire de plus en plus d'immigrants, dont l'essentiel des contingents provient de l'Amérique latine, mais aussi d'investisseurs. Phoenix, la capitale, affiche une santé économique impressionnante : 1,5 million de travailleurs, soit plus que Denver dans le Colorado et deux fois plus que Las Vegas dans le Nevada (des Etats limitrophes) ; 40 000 diplômés d'université et arrivée chaque année de 36 000 personnes âgées entre 25 et 40 ans ; presque 50% des habitants ont entre 18 et 54 ans ; 3,5% seulement de chômage ; un réseau autoroutier en plein essor ; un aéroport, le Phoenix sky harbor classé 12e des Etats-Unis et 17e dans le monde et qui enregistre 1 400 vols par jour ; présence de 200 sociétés étrangères sans compter la présence sur le territoire de géants de l'industrie comme Motorola ou encore de 468 compagnies de télécommunications et de 295 fournisseurs d'accès à Internet. “Notre atout essentiel c'est la population jeune, le coût de la vie qui est raisonnable et bien entendu l'espace”, explique Michael Shelton, manager. Autre symbole de la prospérité mais aussi caractéristique de la mentalité américaine : la propriété privée. Autant à Washington, New York ou Phoenix, presque l'essentiel de la population dispose de sa propre maison, jardin y compris. Et pour certains, on n'hésite pas à planter un drapeau, un bien confus message de patriotisme mais aussi de liberté. Cette propension donne souvent aux villes des allures à n'en plus finir. “Melting pot” à l'image du pays de façon générale, l'Arizona regroupe toutes les races. Vous aurez d'ailleurs tout le loisir de le constater dans les transports en commun, dans les restaurants, les grandes surfaces… Mais il y a aussi les autochtones : les Indiens que le cinéma, dont la ville symbole Los Angeles est à une heure de vol d'ici, a immortalisé. Confinés dans certaines réserves, les Indiens disposent de leur propre police et de leur propre “gouvernement” sur lequel le gouvernement de l'Etat fédéré n'intervient pas. Mais les projets fédéraux comme le passage d'une autoroute à travers le territoire d'une réserve, à titre d'exemple, font toujours l'objet de compromis entre le gouvernement de l'Etat et les responsables indiens. Pays limitrophe du Mexique, l'Arizona attire un nombre impressionnant de clandestins qui, souvent, se retrouvent en petits groupuscules attendant le passage de quelques patrons en quête de main-d'œuvre bon marché. Il serait aujourd'hui environ 12 millions à travers les Etats-Unis, selon le Shérif de Queen Creek.
Si bien évidemment il est “illégal” d'interpeller quelqu'un dans la rue, étant considéré comme un “profilage”, explique ce chef de la police, il reste que l'accès au travail et à la propriété dans une telle situation est extrêmement difficile, voire impossible. “ Il y a une loi qui stipule qu'il faut disposer de la nationalité américaine pour être certifié”, explique Mme Carole Coles Henry, une Américaine d'origine africaine, directrice du département de l'égalité des chances, un organisme dont le rôle est d'assurer l'orientation et la sensibilisation en matière d'emploi et d'éducation, d'éliminer les disparités et de faire respecter la diversité. Pour organiser tout ce monde, voilà la recette qu'elle prodigue et qui donne visiblement des fruits étonnants. “On organise un dialogue communautaire une fois par mois, nous travaillons étroitement avec la police pour améliorer les relations avec les citoyens et on a un programme de sensibilisation contre la violence contre les femmes et nous disposons des commissions dont l'une est chargée des handicapés — tout est aménagé pour les handicapés, dans les aéroports, les parcs… — et une commission qui enquête sur la mise en application des lois”, soutient-elle. Autre mission : elle s'assure que les entreprises, quelle que soit leur envergure, accèdent équitablement au marché et que celles-ci respectent l'égalité dans le recrutement des travailleurs indépendamment de la race. Surtout que la pauvreté touche certains segments de la société, notamment les gens de couleur et dont on voit quelques personnes faire la manche dans la rue. L'Arizona, c'est aussi un grand pays du tourisme. Comme pour les chutes du Niagara près de Buffalo au nord-ouest de New York, le parc national du grand canyon, un fabuleux et impressionnant chef-d'œuvre de la nature tracé par le fleuve Colorado, à 250 miles au nord de Phoenix où les âmes en peine peuvent y retrouver quelque paix intérieure et où près de 4 millions de touristes y affluent chaque année, vous renvoie à des rêveries du solitaire, à la méditation et à ce mythe de grandeur de l'Amérique. Il y a aussi le château de Montezuma, dans la région de Cotton Wood Payson, une habitation de la tribu des Sinagua dans un escarpement d'une montagne, ou enfin la région de Sédona, célèbre pour avoir été le théâtre de nombreux films du western dont certains ont été joués par John Wayne ou James Stewart.
Au-delà, l'Amérique reste-elle un mythe ? Certainement. Mao disait qu'“il n'y a pas de grand Etat mais de grand peuple”. Et le peuple américain, descendant d'aventuriers, loin de cette image d'arrogance véhiculée par l'administration Bush qui lui colle à la peau, est très chaleureux. Et ce n'est pas fortuit que Picciotto, qui s'apprête à passer un autre été devant la Maison-Blanche, croit à son combat…
K. K.


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