Qui oserait rater une aussi grandiose fête organisée lundi après midi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou en hommage à un géant de la composition, l'interprétation, la chanson et la musique, dans toute leur diversité, qu'est Kamal Hammadi ? Qui le peut, auraient certainement rétorqué les innombrables chanteurs présents et tout le public que la grande salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri n'a pu contenir. Ce gala organisé dans le cadre de la Journée de l'artiste a, en effet, réuni dans une communion et des retrouvailles rarissimes les Lounis Aït Menguellet, Taleb Rabah, Boudjema Agraw, Hassan Abassi, Ali Amrane, Hacène Ahres… qui ont successivement entonné certains de leurs “hymnes”, ainsi que des anecdotes et des témoignages en hommage à ce grand pionnier de la chanson. Du haut de ses 73 ans, Larbi Zeggane de son vrai nom, est né dans la dernière décade de décembre 1936 à At Daoud, près de Aïn El-Hammam – Kamal Hamadi, le nom d'artiste qu'il a adopté pour éviter le “courroux” familial, a eu en effet à côtoyer et à composer des œuvres à d'illustres figures de la chanson algérienne. C'est le cas de El Hadj M'hamed El Anka, Hnifa, Aït Menguellet, Atmani, Karima, Smaïl Ahmed, Khaled, Mami, et surtout Noura, son épouse. Eprouvant une irrésistible attraction pour la composition, Kamal Hamadi concrétisera son rêve vers 1952 lorsqu'il rencontra par hasard Boualem Rabia, un des artistes de renom dans l'élite de la musique algérienne. Cet homme “providentiel” le fit connaître auprès d'Arab Ouzellag, qui l'encouragea à son tour pour aller de l'avant dans l'écriture (musique et chanson). C'est ainsi que Kamal Hamadi, sous l'impulsion de Saïd Rezzoug, fit ses premiers pas à Radio Alger avec sa première chanson en arabe dialectal interprétée par Abdelkader Fethi. De fil en aiguille, le rossignol de la chanson kabyle et arabe dialectal fit asseoir sa notoriété de jeune auteur, puis parolier avant d'entrer dans le rang des compositeurs émérites. L'auteur de Yidem Yidem (avec toi, à vie), un hymne à l'amour pour sa partenaire, et de L'haq n'rrekva (juste le prix du voyage) où il décrit la douleur de l'exil, jouera au fil du temps un rôle prépondérant dans l'émergence d'illustres artistes et poètes algériens.