La demande mondiale devrait se contracter, davantage que prévu, à 83,80 millions de barils par jour (mbj) en 2009 contre 84,03 mbj dans son rapport d'avril et 85,41 mbj en 2008. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu légèrement à la baisse, hier, sa prévision de demande mondiale de brut pour 2009. Elle devrait se contracter cette année davantage que prévu à 83,80 millions de barils par jour (mbj) contre 84,03 mbj dans son rapport d'avril et 85,41 en 2008, soit un recul de 1,89%. La première moitié de l'année a été révisée à la baisse, tandis qu'une reprise progressive de la demande est attendue pour la fin de l'année, souligne l'Opep. Néanmoins, l'Organisation juge que “le pire semble passé” pour les marchés pétroliers. Dans son rapport mensuel publié à Vienne, l'Opep estime qu'au vu des défis considérables auxquels ont été confrontés l'économie mondiale et les marchés des matières premières, en particulier les marchés pétroliers, “le pire semble passé”. L'Opep pointe en particulier une hausse continue des prix du brut, un tassement des stocks des pays développés et des perspectives de récession mondiale ramenées à 1,3% cette année, contre 1,4% auparavant, grâce à la Chine et à l'Inde. Pour sa part, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui représente les intérêts des pays industrialisés, avait revu légèrement à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2009 à 83,3 mbj, estimant, elle aussi, que “le pire de la récession est passé”. Cette prévision avait propulsé jeudi le baril de Light Sweet Crude aux environs de 73 dollars à New York. Il s'échangeait toujours à plus de 72 dollars, à 72,47 USD, dans les échanges matinaux vendredi à Singapour. Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Al-Badri, avait indiqué fin mai, tabler sur un baril à 70 ou 75 dollars d'ici la fin de cette année. Il y a deux semaines, lors de sa dernière réunion à Vienne, l'Opep, qui pompe environ 40% du brut mondial, avait décidé de maintenir son objectif de plafond de production à 24,84 mbj, comme convenu en septembre 2008. “Les efforts en cours pour réduire l'offre excédentaire restent l'élément-clé pour contribuer à la stabilité des marchés et ramener les stocks commerciaux à des niveaux saisonniers plus sains d'ici à la fin de l'année”, souligne l'Opep dans son nouveau rapport. Elle prévient, par ailleurs, que “l'économie mondiale est toujours confrontée à des défis considérables”, citant la hausse continue du chômage dans les pays développés, l'ampleur des déficits publics, la morosité du commerce international des investissements et la fragilité du secteur bancaire. La demande de brut des pays de l'OCDE devrait ainsi reculer de 1,8 mbj cette année, avec des récessions économiques prévues de 2,8% aux Etats-Unis, de 4,2% dans la zone euro et de 6,4% au Japon, souligne l'Opep. “La demande américaine de pétrole reste volatile et tout nouvel ajustement à la baisse de la demande de pétrole du pays aurait un impact sur la demande mondiale de pétrole”, prévient le rapport. Par ailleurs, le ministre vénézuélien de l'Energie Rafael Ramirez a estimé que le prix du baril de brut atteindra entre 70 et 75 dollars en 2009. “L'Opep ne devrait envisager aucune variation de la production tant que les stocks ne diminuent pas”, a affirmé M. Ramirez, estimant que le prix du baril serait compris “entre 70 et 75 dollars à la fin de l'année”. Le ministre a souligné que les stocks de brut permettaient de couvrir la demande mondiale durant 63 jours et a plaidé pour le maintien des quotas de production, afin de passer à 53 jours. “Les multinationales ont acheté beaucoup de pétrole bon marché et ce pétrole est en train de s'accumuler au-delà du raisonnable”, a estimé M. Ramirez, dans une déclaration retransmise par la télévision vénézuélienne. Les prix du pétrole ont poursuivi leur progression vers les 73 dollars le baril jeudi en fin d'échanges européens, après un niveau plus haut depuis octobre à 72,78 dollars, soutenu par l'affaiblissement du dollar et une révision en hausse de la prévision de demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). À Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a grimpé de 1 dollar par rapport à la clôture de la veille, à 71,80 dollars le baril. À New York, le baril de Light Sweet Crude pour la même échéance a gagné 1,41 dollar à 72,74 dollars. Après avoir dépassé en début d'échanges la barre des 72 dollars, les cours du brut ont continué à grimper pour atteindre 71,93 dollars à Londres et 72,78 dollars à New York. Dans son rapport mensuel de juin, l'AIE a révisé en hausse de 120 000 barils par jour (b/j) sa prévision de demande mondiale de brut, par rapport au mois de mai. “Cette révision n'implique pas nécessairement un début de reprise économique mais pourrait simplement indiquer que le pire de la récession est passé”, a ajouté, cependant l'agence, expliquant cette faible hausse par “une demande plus forte que prévu” au début de l'année dans les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). La tendance haussière du marché a été, par ailleurs, soutenue, par les importations de brut chinoises, affichées à 4,035 mbj, à peine plus bas que leur record de mars 2008 à 4,085 mbj et en hausse de 5,5% sur un an, ont commenté des analystes.