Le rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur les prévisions de demande en pétrole, est moins optimiste que l'Agence internationale de l'énergie, dans le sens où le document publié jeudi par le cartel anticipe, au lieu d'une contraction, une légère hausse de la demande de brut en 2011 (+1 mbj à 86,4 mbj) prévoyant une reprise prudente de l'économie mondiale. L'Opep considère qu'en 2011, la demande mondiale de brut devrait croître de 1 million de barils par jour (mbj), reflétant une prudence toujours de mise sur le rythme de la reprise économique mondiale. Le cartel, qui fournit un peu moins de 40% de l'or noir mondial, estime que la demande atteindra une moyenne de 86,4 mbj l'an prochain. Selon l'organisation basée à Vienne, la reprise sera soutenue par l'essor des activités industrielles. Face "aux incertitudes considérables" de la reprise économique mondiale, la prudence est également de rigueur pour 2010. L'Opep a laissé inchangée sa prévision de hausse de la demande de brut pour le 4e mois consécutif, à 0,95 mbj pour atteindre 85,4 mbj en moyenne. Il est utile de rappeler, dans ce sens, que l'AIE a indiqué, mardi, que la croissance de la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,3 mbj en 2011 à 87,8 mbj, après une hausse de 1,8 mbj en 2010. En 2011, comme en 2010, la tendance sera soutenue principalement par la croissance en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et en Amérique latine. En 2010, l'économie chinoise devrait absorber 5,5% de produits pétroliers de plus, grâce à une croissance avoisinant les 9,5%. Dans les pays développés de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), la consommation devrait continuer à reculer cette année comme l'an prochain, sauf en Amérique du Nord, première région consommatrice de pétrole, où de faibles hausses sont prévues. Dans cette région clé pour la physionomie du marché, l'Opep place ses espoirs de hausse de consommation dans les deux prochains mois sur le secteur industriel et les déplacements automobiles des estivants. "Tout autre retard de la reprise américaine conduira bien sûr à une révision à la baisse de la demande de brut mondiale", a cependant prévenu le cartel. Il a aussi estimé que l'évolution des prix au détail, des taxes et la suppression des subventions publiques sur les produits pétroliers auront un impact sur la tendance en 2011. Selon l'Opep, l'approvisionnement en pétrole a légèrement diminué en juin, à 85,74 mbj (-0,3 mbj par rapport à mai). Mais la production des douze pays du cartel est restée globalement stable à 29,2 mbj. En excluant l'Irak, non soumis aux quotas, la production a été de 26,85 mbj, soit 2 mbj de plus que les quotas fixés à 24,84 mbj par l'organisation. Enfin, l'Opep a noté la poursuite de la hausse des stocks américains, désormais de 87 mbj, supérieurs à leur moyenne sur cinq ans. Notons que selon l'AIE, la Chine ne comptera plus que pour 30% de la croissance de la consommation, contre près de la moitié cette année. La demande chinoise devrait en effet ralentir l'an prochain, quand le gouvernement retirera progressivement son plan de soutien à l'économie, selon l'AIE. L'Agence internationale, qui représente les intérêts des pays consommateurs de pétrole, prévoit une "certaine stabilité du marché" en 2011, du fait de cette demande modérée couplée à une production en hausse. La production de condensats et de gaz naturel liquéfié de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait en effet croître de 610.000 bj en 2011, tandis que les pays non membres du cartel verront leur offre d'or noir augmenter de 400.000 bj.