L'association À nous les écrans a organisé jeudi dernier à la salle Ettaqafa (ex-cinéma ABC) la projection du documentaire Home, de Yann Arthus Bertrand, dans le cadre de son cinéma club hebdomadaire. Ce long métrage d'une heure et demie a alimenté la polémique en Europe, il y a quelques jours, durant les élections européennes, où certains sont allés jusqu'à dire que les écologistes ont remporté les élections grâce à Home. Ce dernier tend à nous démontrer que la planète est irréversiblement en danger, bien que les paysages qui sont filmés soient d'une grande beauté… à couper le souffle. Le documentaire est réalisé par Yann Arthus Bertrand et produit par Luc Besson, l'actrice Glenn Close a prêté sa voix pour la version anglaise, le comédien Jacques Gamblin pour la française, et nous avons eu droit jeudi dernier à la version en arabe de Home : un film qui met en évidence le rapport passionnel, charnel et fusionnel qu'entretient l'homme avec la terre. Cependant, bien qu'elle soit fragile, l'homme n'a pas lésiné sur les moyens pour la détruire, modifiant ainsi et en 50 ans seulement son cycle et son équilibre. Grand écologiste, Yann Arthus Bertrand a réussi à matérialiser dans son documentaire ce rapport et ce déséquilibre, tout en mettant en exergue les effets néfastes de la grande pression de l'homme sur la terre, accentuée par la découverte du pétrole ou encore l'or noir, comme il plaît à certain d'appeler cette ressource. Le pétrole a sans doute amélioré la vie matérielle de l'homme, tout en développant les économies, mais il a toutefois engendré une catastrophe écologique. Le réalisateur nous propose de prendre du recul par rapport à ce que nous avons commis — le “nous” implique société humaine — et à contempler les répercussions de notre gourmandise et égoïsme démesurés sur notre planète. Avec ce rapport de force que nous entretenons avec la nature, nous avons modifié l'écosystème. L'ignorance de l'homme a engendré également la disparition de milliers d'espèces animales et végétales. Devant cette situation chaotique, le réalisateur a mis un brin d'espoir, mais comment ? En fait, cet espoir réside dans l'énergie renouvelable, tel le bioéthanol et les panneaux solaires… Yann Arthus Bertrand nous propose le change en regardant un peu vers le ciel, source de l'énergie de demain. À l'issue de la projection, un débat avec le public a été organisé, et il a essentiellement tourné autour du rôle de l'Algérie dans la destruction de la planète terre. Bien que l'Algérie n'ait pas été mentionnée dans le docu — signe qu'elle n'est pas considérée comme un grand pays pollueur —, cela n'empêche pas de se poser la question : où en sommes-nous par rapport au reste du monde ? Le modérateur du débat, Mehdi Benaïssa (également spécialiste des films scientifiques) trouve que “le retard accusé par l'Algérie dans le développement économique peut s'avérer une aubaine, car, aujourd'hui, la nouvelle technologie peut nous permettre d'avancer toute en respectant la nature”. Les intervenants ont, quant à eux, pointé du doigt la politique algérienne du développement et le fait que nous continuons d'importer de l'Occident un mode de vie brute, ce qui pourrait nous mettre dans quelques années au même niveau que l'Europe. Par ailleurs, Home a proposé des images aériennes réalisées dans 54 pays, dans le but de réveiller les consciences et afin que chacun assume ses responsabilités envers la planète. D'ailleurs, tous les gains récoltés iront à l'association GoodPlanet.