Les agences de voyages privées, pas toutes heureusement, ne sont pas tout à fait étrangères à cette situation, en ne voyant dans ce tourisme religieux, où la dimension spirituelle prime, qu'un moyen de ramasser de l'argent, sans être aussi regardantes sur les conditions d'accueil et d'hébergement de leurs clients. Ces dernières années, pour ne pas remonter trop loin dans le temps, les campagnes du hadj se sont particulièrement distinguées par des mésaventures, parfois dramatiques, vécues par nos pèlerins sur les Lieux saints de l'islam et aussi par toutes sortes de scandales qui ont fini par écorner l'image de notre pays. Les agences de voyages privées, pas toutes heureusement, ne sont pas tout à fait étrangères à cette situation, en ne voyant dans ce tourisme religieux, où la dimension spirituelle prime, qu'un moyen de ramasser de l'argent, sans être aussi regardantes sur les conditions d'accueil et d'hébergement de leurs clients. La répétition du scénario a fini par pousser logiquement les pouvoirs, seuls comptables devant l'opinion, à prendre leur responsabilité, et ce, en mettant en place une structure nouvelle dans le paysage, en l'occurrence l'Office du hadj et de la omra qui a pour mission de piloter, à l'exclusion des autres intervenants, l'opération. De quoi provoquer la colère des propriétaires des agences privées qui crient déjà au retour du monopole de l'Etat, pourtant aboli en 2005, à la faveur d'une loi qui a libéralisé l'activité du hadj. On comprend leur colère, car de statut de “producteurs”, comme on dit dans le jargon, avec toute la latitude de fixer unilatéralement le prix et autres prestations, ils deviennent de simples sous-traitants avec obligation d'appliquer un tarif unique, fixé par l'office, soit 290 000 dinars au lieu des 450 000 dinars qu'avait coûté l'année dernière la prise en charge chez le privé. Ce sont tout de même 160 000 dinars de différence par tête de pipe à multiplier par le nombre de clients de chaque agence. Une sacrée manne providentielle ! Pour avoir dénoncé dans cet espace même le comportement mercantile de certaines agences de voyages, nous ne pouvons que soutenir les pouvoirs publics dans leur démarche de mettre de l'ordre dans ce marché d'un type particulier, d'autant qu'il y va à la fois de la religion et de l'image du pays à l'étranger. Une question, cependant, est-ce que ce nouvel office est en capacité de faire face seul à une demande sans cesse croissante ?