De la réélection contestée d'Ahmadinejad en Iran à la résistance de Netanyahu en Israël et aux bravades persistantes de la Corée du Nord, la politique d'ouverture du président américain Barack Obama se heurte à des obstacles plus importants qu'il ne le prévoyait. Alors que la France et l'Allemagne ont convoqué l'ambassadeur d'Iran pour exprimer des doutes sur la validité du scrutin présidentiel qui s'est soldé par la réélection Mahmoud Ahmadinejad par 63% des voix, alors que l'UE a officiellement demandé une enquête à l'Iran, M. Obama a pris garde de ne pas mêler les Etats-Unis à la crise politique en disant que c'était aux Iraniens qu'il appartenait de décider de leur président. "Nous respectons la souveraineté iranienne et nous voulons éviter que ce soient les Etats-Unis qui deviennent le problème en Iran", a-t-il dit lundi soir, exprimant la préoccupation qu'une éventuelle intervention américaine ne soit exploitée par les ultraconservateurs iraniens. Tout en se disant "profondément troublé par la violence" qui a émaillé la manifestation de centaines de milliers de personnes à Téhéran pour protester contre la tenue du scrutin, Obama a dit refuser que les Etats-Unis ne deviennent un "ballon de football politique" en Iran. Plusieurs voix se sont élevées lundi à Washington pour souligner qu'Ahmadinejad pourrait bien avoir effectivement gagné le scrutin, notamment une ONG spécialisée dans l'étude des opinions publiques, Terror Free Tomorrow. Selon ce groupe qui a effectué un sondage téléphonique auprès de 1 001 Iraniens entre le 11 et le 20 mai dans les 30 provinces du pays, Ahmadinejad disposait de deux fois plus d'intentions de vote que ses opposants. Autre écueil à la politique d'ouverture de Washington, Israël n'accepte toujours pas de geler la colonisation, un des principaux obstacles à la création d'un Etat palestinien. Dix jours après le grand discours de réconciliation de M. Obama avec le monde musulman au Caire, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exclu dimanche un gel de la colonisation, un retrait de la partie arabe occupée de Jérusalem et un retour des réfugiés palestiniens poussés à l'exode lors de la création d'Israël en 1948. Obama a dit lundi voir un "mouvement positif" dans le discours de Netanyahu, tout en reconnaissant que le Premier ministre israélien avait assorti cette acceptation de "beaucoup de conditions". Quant à la Corée du Nord, troisième épine dans le pied de Barack Obama, elle a réagi samedi avec une extrême virulence à sa condamnation la veille par l'ONU pour son récent essai nucléaire, menaçant de ne pas abdiquer ses ambitions atomiques et d'utiliser son plutonium à des fins militaires. "Nous avons vu les informations à ce sujet", a commenté sobrement le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly. "C'est tout ce que je suis prêt à dire pour le moment."