Le secrétaire général de l'instance exécutive a demandé à ses troupes de se défaire des “échecs” et des “calculs étroits”. En installant hier la commission de préparation du congrès, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, n'a pas fait seulement dans les convenances ; il a même pour ainsi dire balisé le terrain pour se mettre en dehors de toute mauvaise surprise en perspective du prochain congrès, prévu le 1er trimestre 2010, que le parti veut “historique”. La hantise de la crise qui a secoué le parti en 2003 avec les stigmates que l'on sait est encore si vivace que le patron du FLN a tenu d'emblée à avertir ses troupes. “Au risque de heurter la sensibilité de certains militants, je dis qu'il faut se défaire des échecs et des calculs politiques étroits. Nous voulons un congrès historique, singulier, qui doit constituer un nouveau départ pour le parti”, a affirmé Belkhadem dans son allocution au siège du parti à Alger. “Il faut veiller à ce que le FLN reste uni”, a-t-il encore ajouté. M. Belkhadem, qui préside la commission de préparation, composée de tous les membres de l'instance exécutive du parti, des secrétaires généraux des mouhafadhate, de leurs élus au niveau des commissions de wilaya, des membres du conseil national du parti et des deux Chambres du Parlement, large éventail, histoire sans doute de contenir les éventuels grognements si familiers à l'ex-parti unique, a esquissé les grands thèmes sur lesquels le front est appelé à se pencher. Des thèmes qui portent la patine du renouveau mais aussi de ce que sera le projet national dans les prochaines années, si l'on concède que la voix du FLN se confond presque toujours avec celles des décideurs. “Les groupes de travail vont se pencher, je vais utiliser le mot sur les références idéologiques”, a résumé M. Belkhadem. Ainsi l'on apprend que la question du multipartisme sera débattue. “Est-ce que le pluralisme jusque-là a été conforme à ce que nous aspirions ? Est-ce que le pluralisme, c'est des projets de société ? Est-ce notre réalité ?” s'est-il interrogé. Le parti est appelé également à débattre de la politique économique, des institutions du pays, de la Constitution jusqu'à l'élu local ainsi, chose inédite sans doute, que des référents historiques du parti notamment la déclaration du 1er Novembre. “Tous les partis aujourd'hui se revendiquent de cette déclaration, mais nous devons approfondir la réflexion qui devrait conférer au parti son identité, différemment des autres”. “Beaucoup oublient que le congrès de la Soummam a été l'œuvre du FLN”, a rappelé Belkhadem. On ignore en quoi consiste l'étude en profondeur du référent de la déclaration du 1er Novembre auquel tient M. Belkhadem. En tout cas, une chose est sûre, le FLN est favorable à une révision en profondeur de la loi fondamentale du pays. “Le FLN n'est pas un produit de circonstance ou d'une étape, encore moins d'un agrément, c'est un géant. Un grand réservoir humain et de pensée”, estime M. Belkhadem. Le congrès devra, en outre, consacrer une nouvelle stratégie pour attirer les jeunes et les femmes, a suggéré l'orateur. Plusieurs commissions seront installées avant le 15 juillet prochain. Il s'agit de la commission des statuts, de la commission des institutions, du programme général, des relations extérieures et de l'immigration, des références doctrinales, de la validation de la représentation et, enfin, celle qui sera chargée d'étudier en profondeur le repère du 1er Novembre. “Tout doit se faire dans la transparence, sans exclusion et sans marginalisation”, a insisté M. Belkhadem. “On doit exploiter le raffermissement actuel du parti pour aller en rangs serrés au congrès”. “Le FLN doit être un modèle de pratique politique”, a-t-il conclu.