Le moins diplomate des ministres des Affaires étrangères du gouvernement le plus à droite de l'histoire de l'Etat d'Israël, le russophone anti-arabe, Avigdor Lieberman, a été reçu mercredi par son homologue américaine, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton. La rencontre a duré une heure, suivie d'une déclaration à la presse des deux intéressés, dans les locaux du secrétariat d'Etat. Les images retransmises par les chaînes de télévision parlaient d'elles-mêmes et donnaient une idée du climat peu cordial qui a dû prévaloir lors des discussions. La mine défaite et le regard froid d'Hillary Clinton ne détonnaient d'aucune façon à côté du visage fermé, barré par un rictus, du leader de l'extrême droite israélienne. De fait, leurs interventions respectives ont confirmé leur complet désaccord, au moins sur la question centrale des colonies juives de Cisjordanie. Intervenant en premier, Hillary Clinton a réitéré le point de vue de l'Administration Obama, selon lequel le gel total des colonies est une condition fondamentale dans la recherche d'une paix globale dans la région, en rappelant la nécessité pour Israël de respecter les engagements pris et les accords passés en la matière, depuis le lancement du processus d'Annapolis. Avigdor Lieberman, lui-même propriétaire dans l'une de ces colonies juives de Cisjordanie, a tout simplement déclaré que le gel complet des colonies est impossible, du point de vue israélien. Pour justifier cette position et l'extension des colonies qui ne s'est jamais arrêté, il a évoqué un "accord" passé avec le président Bush sur la question. Faux ! a répondu immédiatement la secrétaire d'Etat américaine, "il n'y a pas trace d'un tel accord dans les archives" de la Maison-Blanche ou du secrétariat d'Etat. D'un point de vue protocolaire, on a frisé l'incident diplomatique, le ministre des Affaires étrangères ayant été confondu publiquement de mensonge. Mais, diplomatie oblige, de hauts responsables du secrétariat d'Etat ont fait des déclarations, plus tard, qui tendaient à minimiser la portée de l'échec de la rencontre. On n'en est qu'au début des discussions, ont-ils argumenté, avant d'annoncer la prochaine rencontre, à Paris, du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, avec l'envoyé spécial de Barack Obama, l'ancien sénateur George Mitchell, dans lequel le président américain a investi beaucoup d'espoir.