Des trois communes relevant de la daïra de Oggaz, Alaïmia est la plus discrète car n'ayant en aucune circonstance occupé les devants de la scène et, en l'absence de tout, fait susceptible de le faire sortir de l'anonymat, elle fait partie du cercle restreint des localités sous la coupe de la wilaya de Mascara les plus méconnues des populations des autres régions. Cette localité a été élevée au rang de commune lors du dernier découpage administratif puisque, antérieurement à cette phase, elle vivait sous l'aile de la commune de Sig avec pour peuplement quelques centaines d'habitants seulement qui partageaient le même sentiment ayant trait à la marginalisation de cette portion du territoire caractérisée par la montée du sel en surface de la terre, un produit incompatible avec les cultures agricoles. Et c'est justement ce “poison” que Dame Nature a délivré qui est à l'origine de l'état d'abondant des milliers d'hectares de terre non exploitées car incultes. Coupés de toute ressource liée au travail de la terre et chassant toute idée de se lancer dans l'élevage en l'absence des pâturages, les premiers habitants éprouvaient les pires difficultés à survivre et ne pouvaient de ce fait léguer à leurs descendants un héritage susceptible d'encourager leur fixation. Les premiers embauchés ont entraîné leurs cousins, leurs amis leurs voisins ou les autres membres de leurs familles convaincus qu'il y avait de la place pour tout ce beau monde. Rassurés par leurs emplois stables et gracieusement rémunérés, certains jeunes de Alaïmia n'ont pas hésité à s'installer définitivement à Béthioua où ils ont même effectué des investissements dans différentes activités commerciales, contrairement à d'autres lesquels par fidélité ont opté pour leur village afin de fructifier leurs gains en prenant des initiatives dominées par l'ouverture de nouveaux commerces qui ont permis à la région de “ressusciter”. Et, c'est sans doute en signe de reconnaissance que les habitants de Alaïmia se sentent beaucoup plus proches de la communauté de Béthioua que de celle d'une région de la wilaya de Mascara. Située sur l'axe routier reliant Sig à Arzew, la localité a enregistré au cours des dernières décennies une très nette amélioration toutes activités confondues qui se sont traduites par l'extension du tissu urbain du village grâce aux nouvelles habitations et autres infrastructures socio-éducatives réalisées. Si dans l'esprit de ses 7 500 habitants Alaïmia est connectée à Bethioua, la réalité bien qu'ils la rejettent est dictée par la loi qui stipule que la commune dépend de la wilaya de Mascara, et c'est dans le cadre de l'exercice de la qualité de tutelle que les autorités effectuent des visites d'inspection et de travail dans la région. Pour contribuer au développement de cette commune, la wilaya de Mascara a réservé plusieurs opérations aux élus locaux relatives à la réalisation d'une bibliothèque communale, à la construction et à l'affectation de 29 locaux professionnels destinés aux jeunes en quête d'emploi, aux travaux de l'aménagement urbain, au renforcement de l'alimentation en eau potable et au raccordement des réseaux d'assainissement. Dans le souci d'encourager le maintien des populations en zones rurales les autorités de la wilaya de Mascara se sont rapprochées des habitants des douars El-Melh qui regroupe 600 habitants, Rehamma où vivent 760 âmes et Menasria qui renferme 200 habitants à l'effet de procéder au recensement de leurs préoccupations dans le but évident d'accéder à leur doléances et participer à l'amélioration de leurs conditions de vie.