Au Panthéon des légendes vivantes du sport roi algérien, Mustapha Dahleb figure en place privilégiée. Icône du PSG des années Borelli, chouchou incontesté du Parc-des-Princes, maître à jouer de l'inoubliable EN-82, “Moumous”, pour les intimes, demeure un consultant de choix dès lors qu'il s'agit de parler des Verts. Liberté : On voudrait bien avoir votre avis sur le dernier match de l'EN et la victoire remportée en terre zambienne… Mustapha Dahleb : Je ne peux pas dire grand-chose à propos du match, car je n'ai pas pu le suivre. J'ai participé à un tournoi organisé en la mémoire du défunt Hamimi Allah yerahmou. Cependant, je suis bien sûr au courant du résultat. Je suis comme tout Algérien très content. Que pensez-vous justement de cette victoire ? Assurément, c'est un très bon résultat, important dans la perspective d'une qualification pour la Coupe du monde. Sauf qu'il ne faut pas surdimensionner le résultat. Il faut bien se mettre dans la tête que rien n'est encore joué dans ce groupe. Il ne faut surtout pas s'enflammer et dire que tout est fait. C'est faut. Il faut garder et conserver un juste milieu. Le chemin pour l'Afrique du Sud est encore long. C'est quand même une victoire qui rapproche notre équipe nationale du Mondial. N'est-ce pas ? Bien sûr d'autant plus que cela nous a permis d'éliminer momentanément un autre prétendant au Mondial, à savoir la Zambie. Jusque-là, notre EN a fait un parcours encourageant. C'est très bon pour le moral de nos troupes. Il faut continuer sur cette lancée, garder le même état d'esprit et il faut savoir surtout que la compétition est loin d'être terminée. On est encore loin de cela. Je pense que la qualification va se jouer jusqu'au bout, jusqu'à la dernière journée. Est-ce que vous trouvez une certaine ressemblance entre cette équipe nationale avec celle des années 1980, la période la plus glorieuse de notre football algérien ? Franchement, je suis contre le fait de faire une comparaison entre les deux équipes et les deux périodes. On ne peut pas comparer cette équipe à celle des années 1980. Effectivement, je pense que nous disposons d'un noyau intéressant. On a une équipe qui est en train de prendre confiance et c'est important. L'euphorie est certes légitime, car ce qu'on a fait jusque-là est très bien. Cependant, je suis contre le fait de dire qu'on a la meilleure équipe au moment des victoires et de la descendre en flammes dans les défaites. Dans les deux cas, il faut que ça continue à travailler. Quel est le conseil que vous donneriez à l'équipe nationale ? Je n'ai pas de choses particulières à lui dire sauf à l'encourager à aller de l'avant et de poursuivre sereinement son chemin vers le Mondial. Les joueurs ont une grande soif de victoires, notre peuple aussi. Je dis aux joueurs de croire en leur qualité et d'aller jusqu'au bout. Pensez-vous qu'on est en mesure de se qualifier pour le Mondial ? On est en tout cas optimistes. Notre équipe nationale est, pour le moment, sur la bonne voie qui mène en Afrique du Sud. Les joueurs sont en train de faire ce qu'il faut pour cela. Sauf qu'il ne faut pas oublier que l'Egypte n'est pas encore éliminée. Vous vous attendez donc à un retour en force des Egyptiens ? En football tout est possible. Mathématiquement, l'Egypte garde ses chances intactes pour la qualification. Si elle gagne ses quatre matches, cela risque de tout remettre en cause pour notre EN. C'est pour cela que je vous ai dit que le chemin est encore long et pour le moment rien n'est acquis pour nous. Franchement, je garde toujours des regrets par rapport à ce premier match face au Rwanda, l'équipe la plus faible du groupe. On aurait pu gagner ce match pour faire la différence.