Rencontré à Tizi Ouzou avec son ami Hamid Oussedik, Mustapha Dahleb « Moumous », l'ex-vedette de la sélection nationale et du PSG, nous a livré avec sa gentillesse, qui l'a toujours caractérisé, ses impressions sur les Verts à la veille de la rencontre avec l'Egypte pour le compte des demi-finales de la CAN. Pensiez-vous que l'EN allait atteindre un tel stade de la compétition ? En fait, je n'ai jamais douté de cette équipe. J'étais l'un des rares à croire à son potentiel avant même le début de la compétition. Je signe et je persiste en déclarant que nous disposons là d'une équipe capable d'être sacrée championne d'Afrique. Vous pensez donc que nous disposons de la meilleure équipe du moment en Angola ? Oui, je le dis encore une fois, nous avons la meilleure équipe. Il est vrai que ce n'est pas encore le top. Il faudrait rester mesuré du fait que des imperfections persistent encore et qu'il faudrait corriger et améliorer, mais je reste confiant et je crois dur comme fer en cette équipe. A quel niveau se situent ses imperfections selon vous ? Plus essentiellement dans l'animation du jeu au plan offensif. Nous défendons très bien mais nous devons travailler un peu plus le volet offensif. Et comment se présente, selon vous, la rencontre de jeudi face à l'Egypte ? Nous avons une meilleure équipe que les Egyptiens. Nous avons les moyens de les battre une nouvelle fois. Mais il faut reconnaître tout de même que l'Egypte dispose, pour ainsi dire, du meilleur collectif de cette compétition en termes de cohésion ? Je ne vous le fais pas dire, mais je pense que nous sommes à un cran au-dessus de cette équipe. C'est vrai que les Egyptiens, qui évoluent presque tous au niveau du championnat local, ont plus de temps de travail en commun à travers les innombrables regroupements effectués chez eux. Ce n'est malheureusement pas le cas pour les autres équipes dont les joueurs sont tous professionnels et qui ne se retrouvent qu'occasionnellement entre eux à la veille de telle ou telle autre compétition dans laquelle leur équipe nationale est engagée. D'où, si vous permettez, la nécessité de revoir le calendrier de cette compétition si l'on veut qu'elle ait un cachet bien particulier. Car, en l'état actuel des choses, la CAN ne sert que la CAF et les responsables de cette dernière, mais pas les joueurs et autres équipes nationales. Que suggérez-vous comme solution alors ? Je l'avais déjà dit au président de la CAF, Issa Hayatou, lors d'un déjeuner à Paris, il y a de cela plusieurs années. Je lui avais clairement signifié que jouer la CAN toutes les deux années n'est pas profitable pour les joueurs qui évoluent hors de leur pays. A l'avenir, nombreux seront ceux qui refuseront de venir jouer la CAN car, outre son cycle de deux années, son calendrier intervient le plus souvent lors de la trêve des différents championnats européens. Soit au moment où le joueur a plus besoin de se reposer et de récupérer de ses efforts consentis durant toute la phase aller. Cela use les joueurs et les démotive, combien même ils aiment leur patrie et leurs couleurs nationales. A mon sens, il faudrait faire en sorte que cette compétition se joue toutes les quatre années en alternance avec la coupe du monde, dans laquelle l'Afrique a son mot à dire comme en témoigne les dernières performances des équipes africaines au mondial, mais aussi en organisant la méga compétition qu'est la coupe du monde comme le fera l'Afrique du Sud. Contrairement à ce que m'avait dit à l'époque Hayatou, c'est à eux de s'adapter à nous, africains. on devrait réfléchir et penser autrement, car c'est dans l'intérêt du joueur africain, du football africain et de l'Afrique en général. Il n'y a aucun mal à imiter les autres dès lors que ces derniers font bien.