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Le rôle des médias : accompagner la construction maghrébine Clôture de l'université d'été de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité
Les sociétés privées, en particulier les PME-PMI, pourraient constituer les premières passerelles en direction de l'émergence d'un espace économique régional commun. Le troisième jour de l'université d'été de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité nationale a été marqué par de riches et d'intenses débats. Plusieurs problématiques ont, en effet, été soumises aux commentaires et aux appréciations de l'assistance afin de susciter le débat : le rôle de la femme cadre dans l'intégration maghrébine, l'expertise et la formation au service de la construction maghrébine, le rôle des médias dans la promotion maghrébine ainsi que la normalisation dans l'espace maghrébin ont figuré parmi les problématiques soumises à débat. Intervenant en premier lieu, l'ambassadeur de la République du Chili a eu à s'étaler sur l'expérience chilienne dans l'intégration économique aux différents groupes dans le monde. “Le Chili est un pays qui a multiplié les ouvertures de son économie à travers des accords de libre-échange avec pas moins d'une dizaine de pays à l'image de l'Argentine, le Japon, la Chine, le Mexique et le Brésil”, notera l'ambassadeur du Chili, qui notera que son pays est essentiellement exportateur. Pour étayer ses dires, il évoquera les chiffres de l'année 2008 en rapport avec les performances de son pays en matière d'exportation : “68 milliards de dollars d'exportations contre 58 milliards de dollars d'importations”. Les pays vers lesquels le Chili exporte, dira l'ambassadeur, sont essentiellement ceux de l'Asie pacifique avec 37% des exportations contre 26% en direction de l'Europe. L'intervenant expliquera, par ailleurs, que la politique économique de son pays lui a fait épargner la crise financière mondiale. Intervenant de son côté, le directeur de la publication du journal Liberté, qui est intervenu sur “l'apport des médias dans l'intégration maghrébine”, a développé deux idées force : la première concerne les similitudes existantes entre la presse algérienne et marocaine et la seconde a trait à la volonté des entrepreneurs et des hommes d'affaires de fonder un espace économique commun. Sur les similitudes entre la presse algérienne et marocaine, M. Abrous expliquera qu'“avant 1990, les médias lourds étaient la propriété de l'Etat dans les deux pays. Au Maroc, était tolérée une presse exclusivement partisane et en Algérie, la presse écrite était de statut public. Après les révisions des textes fondamentaux, une ouverture médiatique s'est vite opérée. Des titres privés foisonnent sur les étals à faire rougir de jalousie les grandes démocraties (76 quotidiens en Algérie et plus d'une centaine d'hebdos au Maroc)”. “Près de vingt ans après, il apparaît que les professionnels ont ce besoin de s'organiser pour éviter une dérive qui commence à pointer son nez”, expliquera-t-il à ce propos avant de noter que “dans les deux pays, il y a cette volonté pour les professionnels de mettre en place des instruments de régulation pour préserver les fondements de la profession : l'éthique et la déontologie dans les deux pays, un code ou une loi de la presse sont attendus et encouragés par les pouvoirs publics. C'est une victoire arrachée de haute lutte”. Dans le même temps, l'orateur notera qu'“aujourd'hui que les gouvernants savent ce qu'ils doivent faire avec nous, il est de notre devoir de nous organiser et de nous en tenir à notre mission première : informer en rendant publiques des informations de qualité, objectives et recoupées”. Evoquant la volonté des hommes d'affaires des deux pays d'instituer un espace économique régional, M. Abrous expliquera que cette tendance est favorisée notamment à travers “le flux des échanges formels et des facilitations accordées dans le cadre de l'accord de la zone arabe de libre-échange, et le trafic informel qui profite de cette situation de vide apparent”. L'intervenant pense qu'à terme, et sous l'emprise de l'importance et du flux des échanges, “les barrières frontalières seront ce tabou à abattre”. La complémentarité est instituée entre les pays du Maghreb, notera l'intervenant, qui expliquera que “c'est aux capitaux nationaux privés, essentiellement les PME et PMI, de donner le la et constituer les premières passerelles”. Les médias, quant à eux, auront “pour mission d'accompagner cette construction régionale”, dira le directeur de publication de Liberté. Comment ? “En rapportant l'information économique, vraie, objective”, notera l'intervenant. Le président de l'Ordre national des experts-comptables, Lamine Hamdi, qui abordera la question de la normalisation dans l'espace maghrébin, expliquera d'entrée que “la construction du Maghreb nécessite le recours à la normalisation”. Toutefois, selon lui, une interrogation se pose dans cette perspective. “La question est de savoir si l'on doit s'inspirer pour avoir nos propres normes”, se demande-t-il, avant de revendiquer la réalisation d'un institut de la normalisation. “Il est important de créer cet institut et de procéder à l'adoption de la normalisation”, dit-il, avant de préciser que les normes en question présentent deux types de problèmes : le premier problème est inhérent aux acteurs qui seront chargés d'appliquer les normes et le second problème a trait à la mise en application même de ces normes au sein des entreprises et des institutions. Aussi, et sur les questions inhérentes au rôle de la femme cadre dans l'intégration maghrébines, il a été question pour Hachida Othmani, P-DG de MMC Tunisie, d'expliquer que la problématique des managers dans l'intégration maghrébine passe par des outils financiers et administratifs ainsi que par un échange d'hommes et une circulation du savoir-faire. D'autres intervenantes ont demandé que les sociétés civiles soient préparées à ce que la femme prenne des postes de responsabilité et devienne un véritable acteur de la vie économique “sans qu'elle fasse des sacrifices”.