Toute la ville de Chechar était, avant-hier, inconsolable et pas uniquement les familles des quatre gardes communaux assassinés à l'aube du même jour par un groupe terroriste. L'enterrement, qui a eu lieu après la prière d'El Asr, a drainé une foule que la ville n'a pu contenir. Une foule venue des quatre coins de la wilaya de Khenchela exprimer sa solidarité avec les familles des victimes et témoigner son indignation quant au forfait commis par la bête immonde. Idem pour les commerces qui avaient baissé rideau dès le début de la matinée. Il faut dire que le fait est grave et tout aussi inédit dans une région jusque-là épargnée par l'hydre terroriste. Un acte isolé, dit-on, le plus meurtrier qui frappe la wilaya depuis le début du terrorisme. La commune de Chechar, distante de 80 km du chef-lieu de wilaya, était sous le choc. Beaucoup d'émotion entourait ceux qui ont accompagné hier les chouhada à leur dernière demeure. Les autorités civiles et militaires présentes hier au cimetière, à leur tête le wali Mabrouk Beliouz, ont eu du mal à présenter leurs condoléances et à exprimer le soutien comme le veut l'usage au milieu d'une détresse indicible qui atteint les familles des quatre gardes communaux originaires de la région. Beggas Selmi, Salah Hammadi, Touhami Moussaoui et Djamel Hadidi, originaires des villages d'Imzine et de Siar, ont tous été inhumés à Chechar alors que la cinquième victime, Ali Bouhadda, le plus jeune – il était âgé de 30 ans – a été enterré dans sa ville d'origine, Bouhmama. Les cinq hommes ont été tués dans un guet-apens tendu par un groupe terroriste formé, selon les premières informations, d'une trentaine d'individus, au lieudit Labouna, près du village de Siar, alors qu'ils se rendaient à la caserne de Siar pour relever leurs collègues. Le groupe terroriste a récupéré leurs uniformes, en plus d'une kalachnikov, de trois Seminov et d'un fusil à pompe, avant de prendre la fuite en empruntant les monts et oueds de la région vers le massif de Boudoukhane, véritable citadelle et repli stratégique pour le GSPC de par son relief inaccessible et sa position entre quatre wilayas, à savoir Khenchela, Biskra, Tébessa et El Oued. L'attaque a été exécutée avec beaucoup de facilité étant donné l'isolement de la région. Un isolement qui d'ailleurs a fait l'objet de maintes plaintes de la part des habitants, lesquels menacent d'abandonner leurs villages depuis que la région est infestée de groupes terroristes qui y circulent librement.