Une mission parlementaire va enquêter pendant six mois sur la question du port de la burqa en France, ce voile intégral islamique dont le président Nicolas Sarkozy a déclaré lundi qu'il n'était “pas le bienvenu sur le territoire de la République”. La mission, comprenant 32 députés de tous bords politiques, sera mise en place en juillet, a annoncé le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. La burqa ne sera “pas la bienvenue sur le territoire de la République”, a déclaré Nicolas Sarkozy lundi devant le Congrès à Versailles, assurant que le voile intégral n'était “pas un problème religieux”, mais “de liberté et de dignité de la femme”. Les missions d'information parlementaires, présidées par un député de l'opposition et rapportées par un membre de la majorité, doivent être temporaires et se limiter à un simple rôle d'information. La burqa a fait irruption dans le débat public avec la proposition la semaine dernière d'un député communiste de créer une commission d'enquête sur ce phénomène, pourtant très marginal en France. Le débat a été lancé sur l'opportunité ou non de légiférer sur le sujet, dans un pays de forte tradition laïque. Le sujet divise, au sein même du gouvernement, les partisans d'une telle loi et ceux qui craignent une stigmatisation des musulmans, estimés à 5 millions en France, et des femmes portant le simple voile. Les spécialistes de l'islam insistent sur l'aspect marginal du phénomène qui est le fait d'une minorité de musulmans en France se réclamant du salafisme et prônant une vision puritaine de l'islam. La France est le seul pays d'Europe à avoir interdit par la loi, en 2004, le port du foulard islamique à l'école, après un débat passionnel. Il s'était alors agi d'interdire dans les établissements scolaires le simple foulard islamique, alors que la burqa et le niqab couvrent la tête et le corps.