Lors d'une conférence organisée par les éditions Alpha, mercredi dernier, il s'est avéré que la jeunesse algérienne se désintéresse complètement de la lecture. Pour la promotion de sa deuxième édition de la campagne “C'est l'été, lisez !” qui a commencé le 21 juin jusqu'au 21 septembre, la maison d'édition Alpha a organisé une rencontre dans le cadre des mercredis du livre à la médiathèque Bachir-Mentouri. Cette conférence a réuni plusieurs auteurs algériens comme Djamel Mati, Adila Katia, auteure et collaboratrice à Liberté, et Abderrahmane Zakad. Cette opération vise à promouvoir la lecture durant les vacances d'été. La conférence était animée par Mlle Fouzia Laradi, assistante culturelle à la médiathèque. Aussi par M. Outoudert Abrous, directeur de la publication de Liberté. Entre autres, l'écrivain et poète Lazhar Labtar qui a présenté Alpha et dévoilé les buts escomptés de cette campagne. “Alpha a lancé ce projet dans le but d'encourager les gens à lire. En effet, selon des statistiques, 80% des étudiants n'ont jamais lu un livre durant leur scolarité”, a déclaré M. Labtar. C'est navrant de constater que les jeunes ne s'intéressent pas à la lecture, alors que le savoir se cultive dès le plus jeune âge par la lecture, commençant par les contes de fées jusqu'aux livres philosophiques. Ces statistiques sont alarmantes : des jeunes se désintéresser de la culture pour les jeux vidéo et la télé-réalité. Pour combattre ce fléau, Alpha a trouvé la solution pour inciter les personnes de tout âge à trouver goût à la lecture. “Nous allons rendre l'été une saison propice de lecture, comme à la plage ou à la montagne, les gens peuvent se détendre en accompagnant leur journée avec un livre léger à lire et distrayant”, a-t-il dit. Les responsables de la maison d'édition Alpha n'ont pas fait les choses à la légère, car durant ces trois mois, les livres seront vendus à des prix raisonnables. “Les tarifs connaîtront une baisse des prix de 10 à 50%. Par exemple, un livre qui est vendu à 200 DA sera accessible seulement à 100 DA”, a annoncé M. Labtar. Les libraires ont reçu une dizaine de nouveaux titres avec des affiches pour annoncer aux clients la promotion de ces livres, mais un seul inconvénient se pose : la volonté des libraires à se prêter au jeu. “Nous visons les 150 libraires qui se trouvent dans le pays. Nous espérons qu'ils feront cette promotion, car l'an dernier, beaucoup ne l'ont pas fait. Ils croyaient qu'ils seraient perdant alors qu'ils devaient toucher 30% des recettes”, a ajouté M. Labtar. À voir la réaction des libraires de l'an dernier, le livre est devenu plus un commerce. Parmi les nouveaux titres de la maison d'édition Alpha, le livre LSD de Djamel Mati, Futur Absolu, qui parle du domaine de l'anthropologie et de la science-fiction. Aussi, le Marketing expliqué à ma mère, de Mourad Chibouti, et un livre pour enfants pour apprendre l'alphabet, Dani. Alpha a lancé une nouvelle collection nommé Sitelle. Cela est une race rare et en voie d'extinction d'un oiseau vivant dans les régions de Kabylie. “Nous lui avons attribué ce nom car c'est un livre de voyage, léger dans son format et sa lecture”, a souligné l'écrivain. La collection se compose en deux romans, l'un d'Adila Katia, À l'ombre de tes yeux, et Comme un boomerang, de Mohammed Aroua. “Ces livres se composent de 100 à 120 pages et coûtent la modique somme de 150 DA”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, éditions Alpha ont connu un grand progrès depuis leur création en 2006, ils ont commencé par l'édition de 6 titres et en sont aujourd'hui à 120 dans les deux langues et quelques ouvrages en amazigh. Pour donner une nouvelle fraîcheur aux éditions, les maquettes ont été nettoyées. “Nous avons depuis les couleurs des couvertures depuis janvier.” Pour ne pas laisser les enfants de côté, un CD tiré à 8 000 exemplaires, Kipik Aventure, conçu pour les non-voyants, est édité dans les trois langues afin de leur permettre d'écouter les histoires, une belle initiative entreprise par Alpha car ces CD seront distribués gratuitement. “C'est l'été, lisez !” permettra peut-être à ces jeunes “illettrés” de s'adonner à la lecture et surtout de se cultiver.