Les élections pour la désignation des membres des sections devant représenter les 30 unités d'ArcelorMittal Annaba ont eu lieu en fin de semaine. Des élections qui ont sonné l'heure “du renouveau syndical au sein d'ArcelorMittal Annaba”, comme se plaisent à les qualifier les travailleurs d'El-Hadjar, et qui ont suscité un engouement sans précédent au sein de l'entreprise de sidérurgie, signale-t-on, en indiquant que pour la première fois dans l'histoire du complexe d'El-Hadjar, le taux de participation réel des votants a atteint plus de 80%. On relève également que pour la première fois, 639 travailleurs se sont portés librement candidats pour briguer les 110 sièges de représentation proposés. Ces consultations ont donc permis l'émergence d'une nouvelle équipe telle que souhaitée par les 5 242 travailleurs signataires, des jeunes en majeure partie, de la pétition qui a permis, en mai dernier, de bouter hors du complexe sidérurgique le tout-puissant secrétaire général du syndicat d'entreprise Aïssa Menadi, tout en demandant des comptes par le biais de la justice aux membres sortants du comité de participation d'ArcelorMittal. Une dizaine d'entre ces derniers est d'ailleurs entendue par le juge d'instruction près le tribunal d'El-Hadjar pour répondre de la gestion du fonds social, alors que leur ex-président et son premier adjoint ont été placés sous contrôle judiciaire par le parquet. Le porte-parole des travailleurs insurgés Smaïn Kouadria, qui est, rappelons-le, la cheville ouvrière de ce mouvement inédit sur le site, assurait hier, par le biais d'un communiqué, que ces consultations ont été réellement démocratiques et qu'il a veillé personnellement à ce que la parole soit donnée pour une fois à la base “sans tours de passe-passe, ni désignation sans passer par les urnes”. Dans cette note d'information adressée aux collectifs des différentes usines du complexe industriel, par laquelle il demande aux travailleurs de persévérer dans leur démarche “afin d'asseoir des lendemains meilleurs”, Smaïn Kouadria rappelle à ceux-ci l'essentiel du programme arrêté dans cette perspective. Il fixe au 29 juin prochain la tenue d'une assemblée générale au cours de laquelle il sera procédé, en présence de l'union de wilaya UGTA de Annaba, à l'installation officielle de la commission électorale appelée à organiser la désignation des délégués des unités devant composer le futur conseil syndical d'entreprise. Le porte-parole des travailleurs indique qu'au cours de cette même réunion, il sera fait état de la liste des membres de la commission devant poursuivre au pied levé le processus des négociations salariales et socioprofessionnelles engagées avec l'employeur en février dernier et ajournées au 1er juillet. Il y a lieu de signaler que Aïssa Menadi, qui est en même temps l'un des députés de la wilaya de Annaba et le président du club phare de sa ville chef-lieu, ne s'est résolu que difficilement à laisser le champ libre aux prétendants au renouveau syndical, et qu'il a fallu que la Centrale syndicale UGTA intervienne pour trancher la question.