Il y a quelques mois, des restaurants classés d'El-Djamila (ex-La Madrague) ont été fermés sur ordre de la wilaya d'Alger, privant du coup les habitués et les clients de ces établissements de la côte ouest. Le régime à sec n'a pas manqué de susciter l'ire des consommateurs, ce qui a généré une vive réaction des médias, criant aux atteintes aux libertés individuelles. Ces derniers jours, le phénomène a touché des établissements du centre de la capitale, d'où des interrogations émanant de la vox populi sur le pourquoi de ces fermetures. Beaucoup d'interrogations et d'interprétations, dont certaines évoquent des pressions occultes de milieux intégristes. La question a été posée en marge de l'AG de l'APW au wali d'Alger Mohamed-Kebir Addou. Pour ce dernier, ces fermetures sont tout à fait normales et ne constituent aucun dépassement de la part des autorités. Le premier responsable de la wilaya explique, en effet, que “certains gérants de restaurants dits classés ou de débits de boissons ne respectent pas la réglementation en vigueur. Est-il concevable que des établissements ne possèdent pas de toilettes propres ? Est-il acceptable que des cuisines ne soient pas tenues dans des conditions d'hygiène irréprochables ? Nous ne pensons pas avoir abusé d'autorité envers ces fauteurs. La réglementation est claire à ce sujet et nous la ferons appliquer car il s'agit du bien-être et de la santé des citoyens. Pour certains, c'est une question de non-conformité de papiers, entendre par là une licence ne concordant pas avec la classification de l'établissement. Pour d'autres enfin, la fermeture est liée à la fin du contrat de bail. Attribuer donc ces fermetures à des raisons liées à la religion ou à une quelconque pression venant de quelque côté que ce soit n'a aucun sens. Il n'a jamais été question pour l'administration que nous gérons de céder à un chantage exigeant la fermeture d'un établissement si le propriétaire respecte la loi en vigueur. Encore moins lorsque ce motif est lié à des pseudo-considérations religieuses. Pour preuve, les établissements de La Madrague concernés, il y a deux mois, par la fermeture ont été, dès régularisation de leur situation, autorisés à rouvrir”. Le wali commentera, d'autre part, la volonté de l'Etat de faire d'Alger une grande métropole méditerranéenne. Il dira dans ce sens que l'enveloppe avoisinant 1 000 milliards de DA allouée pour la réalisation des projets de développement de la capitale est une preuve de l'intérêt particulier accordé par le président de la République à la première ville du pays. Il faut savoir, en effet, qu'un lourd programme est lancé depuis quelques années et a pour horizon 2020-2024. Dans cette enveloppe sont inscrits le programme centralisé d'un montant de 284 milliards de DA, le programme d'habitat d'un montant de 130 milliards de DA, des programmes de transport (métro, tramway, modernisation du train) d'un montant de 280 milliards de DA et un programme de réfection des routes pour un montant de 60 milliards de DA. Concernant le projet d'aménagement de la baie d'Alger, le wali confirme que ce dernier sera fin prêt vers la fin de l'année en cours. S'agissant de la révision du PDAU, il fera savoir que ce projet est traité par étapes dont certaines ont été concrétisées, comme les piscines d'El-Kettani et le fleurissement des autoroutes. “Chaque emplacement de projet structurant est une perle qui permettra de développer son environnement. Une fois ces perles reliées entre elles, on aura un aménagement global”, confie le wali.