En dépit de sa politique ambiguë sur le conflit du Sahara occidental, dans lequel elle souffle le chaud et le froid, Madrid a annoncé, par la voix de son chef de la diplomatie, Miguel Angel Moratinos, son soutien à une “solution négociée pour la question du Sahara, dans le cadre des Nations unies”. Au moment où l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies affiche son optimisme quant à une relance du processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, l'Espagne apporte son soutien à la médiation menée par Christopher Ross. Dans un communiqué du ministère espagnol des affaires étrangères rendu public à l'issue de la rencontre entre l'émissaire onusien et le chef de la diplomatie, Madrid apporte son appui à “une solution politique juste, durable et acceptée par les parties, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies”. Au cours de cette réunion, le diplomate américain a informé le chef de la diplomatie espagnole des contacts qu'il a eus dans le cadre de sa tournée dans la région, en vue de relancer le processus de négociations de Manhasset, lancées en juin 2007. Selon la même source, “la solution négociée pour la question du Sahara, dans le cadre des Nations unies, est la voie sur laquelle doivent se concentrer les efforts de la communauté internationale”. Miguel Angel Moratinos a notamment exprimé l'appui de son pays à la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, en insistant particulièrement sur le rôle actif joué par Christopher Ross depuis sa nomination, en janvier dernier, à ce poste. Le communiqué du ministère ibérique souligne que Moratinos et Ross ont mis l'accent sur l'importance de la stabilité et du développement socioéconomique au Maghreb pour la promotion d'un espace régional plus prospère. Ceci étant, reste à savoir si l'Espagne assumera sa responsabilité historique d'ancienne puissance occupante au Sahara occidental dans ce conflit, lequel traîne en longueur à cause des tergiversations marocaines et espagnoles ? En effet, le rôle de Madrid dans le règlement de ce dossier est très important et les responsables sahraouis n'ont jamais cessé d'appeler les Espagnols à s'impliquer directement pour l'application de la légalité internationale, à travers un référendum d'autodétermination tel que défini par le droit international. L'espoir d'un règlement juste suscité par Christopher Ross depuis sa prise en charge du dossier devrait aboutir à des résultats concrets si l'Espagne apporte son concours à la réussite des pourparlers maroco-sahraouis, qui sont annoncés pour bientôt à travers “une première réunion informelle” entre le Maroc et le Front Polisario pour discuter de l'avenir du Sahara occidental. L'émissaire onusien, qui avait échoué dans sa première tournée en février dernier à rapprocher les deux parties pour une reprise des pourparlers directs à Manhasset, dans la banlieue de New York, semble en meilleure position cette fois-ci. Merzak Tigrine