La petite commune de Hassasna à vocation typiquement agricole vient de sortir de son isolement jeudi dernier, le temps d'un événement traditionnel qui a disparu depuis le début des années 1990 dans une période marquée par la terreur. En effet, c'est dans une ambiance de fête et de réjouissances que s'est déroulée la wâada de Sidi Rayah qui a drainé la grande foule venue de tous les coins de la région ouest où se sont les premiers les émigrés venus se ressourcer et ce, malgré un thermomètre qui affichait les 40° à l'ombre. Jamais cette bourgade n'a connu une ambiance aussi colorée et aussi tumultueuse dans le passé dans la mesure où cette année les organisateurs ont voulu lui donner un cachet particulier afin de faire renaître certaines valeurs humaines qui ont disparu avec la décennie noire. Ainsi, ce sont des dizaines de cavaliers venus de toute la région de l'Oranie qui ont animé une fantasia. Ces derniers regroupés en gafla, c'est-à-dire entre huit et dix cavaliers éperonnaient leurs chevaux pour une démonstration au triple galop avant de lâcher leurs salves de baroud qui devait se faire dans un parfait accord et qui sera sanctionnée par une note attribuée par la commission ad hoc. D'après M. Bakreti Abdelkader, P/APC de Hassasna, la réussite de cet événement a été rendue possible grâce aux autorités concernées qui nous ont dotés d'une bonne quantité de baroud qui demeure un produit essentiel et une condition pour les cavaliers pour leur participation. Ce rendez-vous était aussi une occasion pour les commerçants de sucreries et autres caprices pour les enfants d'étaler leurs produits. Non loin de l'esplanade où se déroulaient les cavalcades, le bruit incessant de baroud mélangé au brouhaha des discussions à l'intérieur de la ville, les visiteurs ont eu droit aux halkate et autres contes populaires alors que d'autres ne se sont pas privés face aux différentes troupes folkloriques qui ont donné du ton à cette manifestation. Mais le plus intéressant dans tout cela, c'est l'hospitalité qui n'a pas changé d'un iota chez cette population malgré un niveau de vie au plus bas dans la mesure où aucun visiteur, invité pour la circonstance, n'a quitté Hassasna sans goûter au délicieux couscous préparé par les mains magiques des humbles femmes de fellahs. La localité a repris son calme à partir de minuit.