Elle faisait le bonheur des foyers et des villageois situés en haute montagne, il y a quelques années, la cerisaie était le complément des fruits — une cerise sur le gâteau ! — après un long périple où les travaux ne sont pas affaire aisée. Toutefois, la production du capital arboricole fruitier de cette saison laisse perplexe plus d'un arboriculteur à Yatafen et Iboudrarène, pour ne pas dire totalement inexistante. En effet, la cerise, puisque c'est le fruit le plus fragile, n'a pas égayé les montagnards de ces deux localités. Néanmoins, la cause n'est pas due aux conditions climatiques, encore mois aux maladies, mais à la présence envahissante et embarrassante des colonies d singes magots. Aujourd'hui, même si l'espèce est protégée, il n'en demeure pas moins que la prolifération inquiète plus d'un arboriculteur à Yatafen et Iboudrarène. Par ailleurs, même si les instances concernées leur avaient fourni des arbres, "le reboisement ne serait que peine perdue, du moment que ces colonies de primates, ne se contentant pas du fruits, s'adonnent volontiers au saccage des branches, voire des troncs d'arbustes en entier", dit un paysan désemparé à Aït Saâda (commune de Yatafen). Pour rappel, cela fait donc plus d'une décennie que les troupeaux de singes magots, ayant perdu leur espace vital de regroupement sur les hauteurs du massif du Djurdjura, ont été contraints de se rapprocher des jardins potagers des villages les plus proches, comme Tala n'Tazart, Aït Daoud, Aït Saâda… La réalité est qu'aujourd'hui, beaucoup de jeunes n'ont plus d'ambition du genre à entreprendre les travaux d'arboriculture, les plus privilégiés tentant leur chance dans d'autres domaines, ici ou ailleurs, pendant que d'autres se livrent poings et pieds liés aux vicissitudes de la vie. Par conséquent, les villages se vident au point que cela inspire la tristesse. La traversée du désert ne sera que plus périlleuse pour plusieurs générations. LIMARA B.