Colloque international sur Frantz Fanon Hommage au symbole de la liberté des races Un colloque international sur Frantz Fanon retraçant son parcours biographique et sa pensée a été organisé durant deux jours, hier et avant-hier, à la Bibliothèque nationale. Cette manifestation a regroupé un grand nombre de personnalités qui ont débattu de l'engagement de Fanon et de ses diverses théories sur le colonialisme et la violence. Claudine et Pierre Chaulet, qui ont côtoyé Fanon dès son arrivée à Alger, ont évoqué ces moments-là, alors un jeune médecin en psychiatrie à l'hôpital de Blida. Claudine Chaulet a également lu quelques passages de son livre Peaux noires et masques blancs. Sur la vie privée de Frantz Fanon, elle a cité sa femme Josie — et comment ils se sont connus — et son petit garçon. “C'était un jeune médecin ambitieux qui aimait son métier mais, surtout, il défendait une noble cause antiraciale”, a-t-elle témoigné. Ils se sont également attardés sur ses derniers jours. Cet homme qui a marqué les esprits dans son combat pour l'égalité des races a reçu, grâce à ce colloque, un très bel hommage, ce qui restitue en quelque sorte sa mémoire, tout en remettant au goût du jour l'actualité de sa pensée. Projection du documentaire “Reinette l'Oranaise, le port des amours”: Culture sans frontières Le documentaire sur la vie trépidante de la grande diva de la chanson andalouse, Reinette l'Oranaise, le port des amours, a été projeté, mardi passé à 19h, à la salle Cosmos de Riad El Feth. Réalisé par Jacqueline Gozlan, celle-ci avait suivi la chanteuse durant une année dans sa vie quotidienne. Reinette, d'origine juive, a marqué son temps dans les années 1950 grâce à ses chansons et a pu surmonter avec hargne deux challenges : ses origines et son handicap, puisqu'elle était non-voyante. Cette femme se caractérisait par un mental d'acier —qui fait penser à la môme — mais qui cache en elle une grande sensibilité. Le reportage d'une 1h05 a été réalisé en 1992, relatant son histoire, ses angoisses et ses allégresses. Ce film est une sorte d'autobiographie de la réalisatrice, non pas pour une carrière d'artiste mais pour des origines qui ne sont pas acceptées. Sur ce sujet, Jacqueline Gozlan a témoigné en disant : “Ce film est pour mon pays l'Algérie que j'ai quitté à l'âge de 8 ans, mais mes racines sont toujours ancrées ici. Je suis fière de mes deux cultures, et la culture ne possède ni barrières ni religions”, a-t-elle-déclaré. La réalisatrice a pris Reinette comme exemple car elle est l'emblème de la musique andalouse dans ses textes. Après dix-sept ans, le film vient d'être enfin projeté en Algérie et ce, grâce au Panaf. En effet, la culture est une richesse universelle qui réunit tous les peuples et toutes les races sans aucune haine… seulement sous l'emblème de la paix. Hana Menasria