«Chaque fois qu'un homme a fait triompher la dignité de l'esprit, chaque fois qu'un homme a dit non à une tentative d'asservissement de son semblable, je me suis senti solidaire de son acte», avait déclaré Frantz Fanon. Près de cinquante ans après sa disparition, la Bibliothèque nationale (BN) accueille, les 7 et 8 juillet, le colloque international sur Frantz Fanon, organisé par le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique CNRPAH, dans le cadre des rencontres scientifiques du Panaf 2009. La première journée de cette rencontre abordera deux axes de travail. Tout d'abord celui du parcours biographique à travers des études et témoignages, à l'instar de celui de Mireille, la fille de Frantz Fanon, qui présentera une conférence intitulé «Frantz Fanon et l'évolution de la relation dominants-dominés». Son fils Olivier, avec son intervention «l'Algérie, l'Afrique, Fanon : un combat», inaugurera le second axe des travaux dédiés à l'actualité du penseur d'origine martiniquaise. D'autres conférences sont au programme, dont celles de Khellas Meriem : «La présence post mortem de Fanon au festival de 1969 : la présence de l'absent», d'Alice Cherki : «Actualité de Fanon dans le monde d'aujourd'hui», de Claudine Chaulet : «Le message de Frantz Fanon» et, enfin, celle d'Henri Bah : «Des droits du damné aux droits de l'Homme dans la pensée de Frantz Fanon.» Les organisateurs ont souligné dans la présentation de cet événement qu'ils proposent «avant tout de demander à des penseurs, des écrivains du Maghreb, des Antilles et d'Afrique noire d'indiquer en quoi l'œuvre de Fanon et sa présence les a marqués dans leur trajet et comment ils tentent de prolonger sa pensée. Il s'agit aussi bien de faire le point sur l'influence multiforme de la pensée de Fanon sur les mouvements africains de libération, que de prendre la mesure des travaux universitaires qui lui ont été consacrés, ou encore de mettre en lumière les productions littéraires et artistiques que son exceptionnelle vie de militant a inspirées». S. A.