La mineuse Tuta Absoluta fait des ravages dans les cultures de la tomate industrielle. Ce redoutable ravageur qui s'attaque aux fruits et aux feuilles de la tomate vient de faire son apparition dans plusieurs régions du pays. À Rouiba, un producteur a été contraint de détruire les 6 hectares de sa production pour sauver sa saison, alors qu'un autre à Hammadi a vu plus de 80% de sa production de 12 hectares partir en fumée. Et pour cause, ce minuscule insecte. Selon des ingénieurs agricoles et des fellahs rencontrés sur place à Khemis El Khechna et Rouiba, la moitié des 17 000 hectares de tomate industrielle disséminés sur le territoire national sont réellement menacés, précisant que “le premier bouquet de la plante est déjà perdu dans toutes les plantations”. Dans la wilaya de Boumerdès, où l'on a annoncé un objectif de 70 000 quintaux de tomate pour cette année, soit un rendement de 350 quintaux par hectare, il est fort possible que seule la moitié, soit près de 35 000 quintaux sera récoltée. Cette situation est vécue dans d'autres wilayas du Centre, ont précisé nos interlocuteurs qui ont déploré les retards accusés dans l'installation des pièges à insectes, généralement utilisés pour venir à bout du redoutable petit insecte. L'on sait que les services de l'agriculture privilégient depuis plus de trois ans la lutte biologique à la place de la lutte chimique. Ce retard coûtera cher aux producteurs mais aussi aux consommateurs qui vont certainement acheter la tomate, notamment durant le mois de Ramadhan, à un prix très fort, ont affirmé les producteurs. Au niveau du marché de gros de fruits et légumes de Khemis El Khechna, le prix du kilo de la tomate s'est négocié entre 60 et 70 DA. À noter que la lutte a été engagée ces derniers temps contre les premières larves. Une opération supervisée par l'Institut national de la protection phytosanitaire et qui est étroitement suivie par le ministère de l'Agriculture. M. T.