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La lutte contre la mineuse de la tomate se poursuit à Aïn Defla
Le fruit est cultivé sous plus de 1 000 serres exploitées par 116 agriculteurs
Publié dans La Tribune le 15 - 02 - 2010


De notre correspondant à Aïn Defla
Madani Azzeddine
La mineuse de tomate, qui a fait son apparition à Aïn Defla, continue de susciter l'inquiétude des agriculteurs et des services de la protection des végétaux. La lutte contre ce petit papillon nuisible nommé «Tuta absoluta», qui fait des ravages dans les cultures
de tomate, est en ligne de mire. Selon des spécialistes, les tomates deviennent impropres à la consommation après avoir été
attaquées par la mineuse, donc invendables, ce qui occasionne des préjudices financiers importants aux agriculteurs.
Dans cette région, qui compte 116 agriculteurs spécialisés dans la culture de tomate sous serre, des journées de sensibilisation ont été organisées dans le but d'informer sur les dispositions à prendre pour lutter efficacement contre la mineuse. Ainsi, des missions de contrôle et de supervision sont régulièrement effectuées à travers les 1 060 serres de la wilaya, dont 1032 sont situées dans la seule daïra d'El Abadia réparties comme suit : la commune de Tachta en compte 514, celle d'El Abadia 482 et celle de Aïn Bouyahia 36.
La daïra d'El Amra compte 22 serres dont 22 sont localisées dans le chef-lieu de daïra, 5 dans la commune de Arib et 2 dans celle de Mekhatria.
La région d'El Attaf, située dans la partie ouest de cette wilaya, en compte, quant à elle, 9. Les dispositions de lutte engagées visent l'installation de pièges à l'intérieur des serres, ces pièges attirent les papillons en masse. Déjà utilisée en Espagne et en Argentine, cette méthode de lutte a donné de très bons résultats. Il existe d'autres moyens de lutte, tels que l'utilisation d'auxiliaires, une espèce de punaise de la famille «mirida» dénommée «Nesidiocoris tenuis» que certains pays ont maîtrisée pour lutter contre la mineuse, d'autant que l'auxiliaire s'attaque aux œufs et aux larves.
La lutte chimique permet également de se débarrasser de la mineuse mais cela risque d'influer sur la tomate. Dans la wilaya de Aïn Defla, les agriculteurs optent pour les pièges comme moyen de lutte efficace.
Il est à noter que ce petit papillon qui mesure 6 à 7 mm a une couleur gris argenté avec des taches noires sur les ailles ; la femelle peut pondre 40 à 200 œufs. Considéré comme l'un des principaux insectes ravageurs de la tomate, ce papillon qui est originaire d'Amérique du Sud a été introduit en Espagne fin 2006 et ce, avant d'être signalé en juillet 2008 à Mostaganem. Les attaques de ce papillon se manifestent par l'apparition sur les feuilles de galeries blanchâtres où seul l'épiderme de la feuille subsiste. Le parenchyme consommé par les larves renferme chacun une chenille de ses déjections. Selon les spécialistes, avec le temps, les galeries se nécrosent et brunissent puis les tomates présentent des nécroses et des trous de sortie des larves à la surface, ce qui les rend inconsommables.
La mineuse peut causer des dégâts pouvant aller de 80 à 100% de la production et c'est pour cela que les spécialistes de la protection des végétaux préconisent l'utilisation de plants indemnes et la fermeture des serres au moyen de filets pour empêcher les papillons d'y pénétrer. D'autres procédés sont également utilisés pour contrecarrer la mineuse de tomate.
Il est à rappeler que la wilaya de Aïn Defla enregistre ces dernières années une hausse de la production de la tomate et ce, depuis l'augmentation de la superficie ensemencée, qui est passée de 53 ha durant la campagne 2001-2002 à 102 ha en 2006 et à encore plus durant cette année. Et ce, depuis la maîtrise de culture sous serre.
En somme, la lutte contre la mineuse se poursuit dans le territoire de la wilaya de Aïn Defla sans relâche depuis que les services concernés ont établi un programme de lutte visant l'installation des pièges dans le but préserver la culture de cette année.


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