“Bien malin celui qui nous donnera des chiffres sur les surestaries que nous payons avec des sommes considérables.” C'est du moins ce qu'a déclaré hier l'expert consultant en communication à l'exportation, transport international et logistique Kamel Khelifa en marge d'un séminaire sur “le média Salon ou comment assurer le retour sur l'investissement de l'exposition”, qu'il a animé au siège d'Algex à Alger. “On paye des pénalités qui se chiffrent en centaines de millions de dollars”, explique-t-il à ce propos avant de noter sur un ton de regret que “ce n'est pas normal qu'on ne demande pas de comptes à quelqu'un qui paye depuis des années des surestaries”. Expliquant que le fait de persister à payer des surestaries est une preuve de l'absence de l'encadrement de notre commerce extérieur, l'intervenant évoquera tout autant la suppression de la direction des finances extérieures (Finex), qui gérait la balance des paiements, et le transfert de ses missions à la Banque centrale. “Depuis, personne ne gère la balance des paiements”, dit-il à ce sujet. Notant dans le même temps que “si nous payons des surestaries, c'est que des opérateurs ne sont pas à leur place”, M. Khelifa vilipendera tout autant les organisations des corps de métier. “S'il y avait une organisation des corps de métier, les surestaries n'auraient jamais existé”, soulignera-t-il à ce propos. Aussi, selon l'expert, il existe des solutions au problème des surestaries. C'est notamment le cas des dispatch money qui représentent une prime pour ceux qui libèrent les navires. Dans les faits, ces dispatch money sont payés par l'armateur aux chargeurs pour tout temps gagné dans les opérations d'embarquement ou de débarquement d'un navire affrété. “On peut convertir ces surestaries en dispatch money, mais il faut que les opérateurs s'impliquent dans cette opération.” Dans le même temps, M. Khelifa appellera les organisations professionnelles à s'organiser pour “faire un travail de qualit au lieu de faire cavalier seul, comme c'est actuellement le cas”. Ce faisant, aux yeux du conférencier, le problème des surestaries impose une véritable prise en charge pour pallier les pénalités colossales que paye notre pays. Intervenant, par ailleurs, sur la problématique qu'il a eu à développer devant un important parterre de responsables d'entreprises nationales, en l'occurrence “le média Salon ou comment assurer le retour sur l'investissement de l'exposition”, M. Khelifa indiquera que “la participation de nombreuses entreprises algériennes à des foires et salons professionnels obéit à d'autres considérations que les motivations de rentabilité”, avant de noter que “la rentabilité est mesurable grâce à l'évaluation du retour sur investissement qu'on appelle aussi remontée salon”. Et de préciser que “95% des entreprises algériennes exportatrices ne font pas le bilan des salons auxquels elles prennent part”. Les raisons ? “Absence de contrats de performance, de culture et de formation”, déclare-t-il. Dans le même temps, il indiquera que “pour une entreprise algérienne, participer à un salon constitue une fin en soi ; répondre à une injonction de la tutelle pour marquer sa présence, paraître conforme à la discipline plutôt que par souci de maximiser ses chances d'atteindre des objectifs de vente”. NADIA MELLAL B.