Les exportations hors hydrocarbures souffrent de l'absence d'une logistique adéquate. “Les synergies nécessaires à l'encadrement du commerce extérieur en Algérie” a été le thème d'un séminaire de formation organisé hier au siège d'Algex à Alger. Animé par Kamel Khelifa, formateur et consultant en logistique et transports internationaux, ce séminaire a rassemblé des représentants institutionnels et d'entreprises publiques. Pour mieux sensibiliser l'assistance de la situation du commerce extérieur en Algérie, l'intervenant donnera l'exemple de la datte algérienne Deglet nour, commercialisée sous un label tunisien. “La datte algérienne est la meilleure au monde. Mais sur le terrain, ce n'est pas le cas. La datte californienne qui n'est pas bien meilleure que la nôtre est bien commercialisée et mieux considérée. Pourquoi ? Parce qu'on a fait tout un travail de marketing en faveur de la datte californienne, un emballage adéquat pour lui consacrer une place sur le marché. Ce qui n'est pas le cas de notre datte qui, au lieu de la mettre en valeur et de bien l'exporter en créant une valeur ajoutée en faisant fonctionner notre économie nationale, est malheureusement vendue sous un label tunisien”, explique-t-il avant de lancer : “C'est nous qui sommes à l'origine du fait que notre datte Deglet nour soit vendue sous un label tunisien.” Expliquant que l'on a laissé les choses se faire, M. Khelifa dira que “ce sont certains Algériens qui sont bien connus qui ont permis que notre datte soit commercialisée sous un label tunisien”. Faisant remarquer que “tout produit est exportable”, l'intervenant a recommandé de développer la logistique dans notre pays. “En Algérie, la logistique, elle, veut tout dire et rien dire à la fois, c'est un métier pratiquement absent chez nous et qui est totalement à créer”. Dans le même temps, l'intervenant recommandera une organisation des données informatiques. “Nous sommes dans un véritable désert de l'organisation informatique, il n'y a pas d'interconnexion entre les opérateurs économiques”, lance-t-il à ce sujet. Notant que l'importation est un métier à part entière qui ne s'improvise pas, le conférencier dira que “les gens fonctionnent en circuit fermé et chacun interprète les choses comme il veut sans coordination ni concertation”. Et de noter à cet égard qu'“une société où il n'y a pas de site web est en quelque sorte dans la clandestinité, car la tendance aujourd'hui dans le monde est de se mettre en vitrine”. Un bilan est public, fera-t-il remarquer, avant de dire sur le ton du regret, qu'“il n'y a que chez nous où le bilan est un secret d'Etat”. “Il y a un autre secret d'état”, dit-il, avant de citer “le montant de la balance des paiements”. “On ne sait pas qu'est-ce que l'on perd et qu'est-ce que l'on gagne”, dit-il, tout en expliquant que “nous n'avons pas les chiffres pour nous permettre de voir et comprendre les choses”. Quoiqu'il en soit, aux yeux du conférencier, il y a des solutions aux problèmes du commerce externe en Algérie. En l'occurrence, que la société professionnelle se prenne en charge. Comment ? “Elle crée des cadres de concertation et des passerelles interprofessionnelles ; elle s'organise en conseil par filières du commerce externe ; elle crée de nouveaux métiers à travers le e-commerce ; elle se réorganise en adoptant les métiers actuels (négociants, agréage...) Et elle forme la ressource humaine et met à niveau les corps de métier”. Plus précis sur les sociétés professionnelles, M. Khelifa notera qu'elle est mise en demeure de s'impliquer dans le processus de concertation entre filières, elle se constitue en force de proposition, elle élabore des codes de bonnes conduites et de bonnes pratiques. Recommandant une jonction entre les organisations administratives et consulaires, cette démarche est à même de faire coopérer “les administrations qui fonctionnent en circuits fermés, et élaborent des lois et règlements pris sans concertation avec la société professionnelle”. Nadia mellal b.