RESUME : Kheïra a eu un garçon qu'elle abandonnera. Soumia s'occupera d'elle. Lorsqu'elle s'est rétablie, elle rentre chez elle. Sa famille remarque qu'elle a changé. Elle parle à peine à Zahia… 88e partie et fin Elle ne part plus chez eux. En l'espace de quelques mois après son retour, ses sœurs convolent en justes noces. Elle reste avec leurs parents, tenant ainsi sa promesse, de s'occuper d'eux. Elle a obtenu un poste d'enseignante, au sein même du lycée où travaille Soumia. Celle-ci l'a à l'œil. Le fait de savoir qu'elle ne se rend plus chez Zahia, la rassure et lui permet de dormir tranquille. Parfois elle craint qu'ils ne reprennent leur relation. Trois ans après leur rupture, Kamel décide de se marier. Kheïra se rendra à la fête à contrecœur. Elle n'y tardera pas, tenant à rentrer à la maison. Leur père n'est pas venu. - Je ne peux pas le laisser seul, prétexte-t-elle à Zahia qui ne comprend pas son changement et pourquoi il n'y a plus de chaleur dans leur relation. - On dirait qu'on n'est plus sœurs ! - Si ! Tu te fais des idées. Je suis seulement prise et je m'occupe des vieux ! J'ai été trop longtemps absente ! Tu comprends ? Je veux me consacrer à nos parents et à mon travail ! - Mais qu'est-ce qui t'a changé à ce point ? - La vie, répond-elle simplement. - Tu me manques, insiste Zahia en soupirant. Tes visites, nos discussions… Notre complicité a comme disparu ! - Wallah que tu te fais des idées ! Je reconnais que je n'ai plus autant le temps qu'avant, dit Kheïra mais sache que je serais toujours là, pour toi ! - Tes propos ont beau me rassurer, je ne te sens pas aussi proche qu'avant, dit la grande sœur. Même avec mes enfants. Avant toi et Kamel, vous étiez si proches ! Maintenant c'est à peine si tu lui adresses la parole ! La jeune femme secoue la tête, exaspérée. - Ne m'en veux pas ! Dans le fond, je ne suis pas bien ! Je ne me sens bien que lorsque je suis seule, lui confie-t-elle. Je voudrais la paix. Rien que ça ! - Mais personne ne t'ennuie que je sache ! Kheïra s'efforce à sourire, à sa sœur. - Personne. Juste ma conscience. Soumia, assise un peu plus loin, entend tout. Jugeant que Kheïra risquait d'en dire plus qu'il le faut au point de semer le doute puis le trouble dans le mariage de son neveu, intervient. - Si tu tiens à partir, autant le faire avant la tombée de la nuit, suggère-t-elle. - Oui, j'y vais de ce pas. Elle prend congé de la famille, sans même avoir dit au revoir aux mariés. Soumia l'accompagne dehors. Safir va à elles. - Elle veut rentrer maintenant, lui dit-elle. - Ça ne peut pas attendre demain matin ? - Non. Si tu ne peux pas la raccompagner, trouve quelqu'un, pour le faire à ta place ! Safir comprend pourquoi. Il n'insiste pas. Il trouve vite un parent à qui il donne les clefs de sa voiture et lui demande de raccompagner Kheïra à Guelma. Même si elle est peinée, elle ne le montre pas. Kamel n'a pas eu un seul regard pour elle. Il a tourné la page, poursuivant son chemin comme s'il n'y a rien eu entre eux. Juste une relation interdite où elle a été la seule à souffrir. Une relation qui aurait pu briser deux familles. Kamel et sa femme sont allés vivre à l'autre bout du pays. Kamel n'est jamais retourné à Guelma. Aujourd'hui, père de deux enfants, il vit sa vie, loin des siens. Des années ont passé depuis. Kheïra vit encore avec ses vieux parents. L'occasion de refaire sa vie ne s'est pas présentée ou… vit-elle dans le souvenir ? Personne ne le saura… Fin ADILA KATIA