Résumé : Mustapha est indigné. Il a compris parfaitement que Sarah ne tenait pas à lui. Son silence ces derniers temps l'a amplement renseigné sur ses intentions. Il prend donc la décision de mettre les choses au point une fois pour toutes. 39e partie Touchée dans son amour-propre, Sarah relève la tête et regarde Mustapha dans les yeux : - Ah c'est comme ça que tu analyses par toi-même les choses et tu veux me tarabuster pour te donner une réponse. - Je ne t'ai pas tarabusté. Seul le hasard aujourd'hui a fait que nous nous soyons rencontrés. Et étant donné que le contact entre nous est pratiquement nul, autant tirer tout de suite les ficelles du jeu. - Tu veux que je te dise Mustapha, je n'aime pas cette façon de raisonner. Tu es trop rapide dans tes conclusions. - Et toi tu es trop fine dans tes détours, mais pour quelqu'un comme moi le jeu est très clair. Aller dis-le… - Te dire quoi .. ? - Envoie-moi au diable, rejette-moi, mais sache le faire au moins honnêtement et sans détour. Sarah regarde un moment autour d'elle. Mustapha avait entièrement raison. Elle ne tenait pas du tout à lui, et son entêtement à le faire languir n'était autre que le résultat de ses hésitations. Et puis tant pis. Puisque l'occasion se présente bien pour lui signifier son refus à l'épouser, autant le faire tout de suite. Elle prend une profonde inspiration puis s'adresse à Mustapha d'un air buté : - Je vais être honnête avec toi si c'est ce que tu veux, je suis désolée, mais je ne peux pas t'épouser Mustapha. - Voilà qui est bien clair. Merci pour ta franchise Sarah. Dorénavant je saurais à quoi m'en tenir. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas garder un lien d'amitié. - Toute à fait, répond Sarah sans grande conviction. Mustapha la regarde un moment, puis lui lance avant de s'éloigner avec un petit signe d'adieu : - J'espère que tu seras heureuse avec l'élu de ton cœur. Tous mes vœux. - Merci… Au revoir. Elle était pressée de s'éloigner de lui. Elle se sentit mal à l'aise un moment. Mustapha était loin d'être idiot, et elle avait compté sans sa réaction vis-à-vis de son long silence envers lui. Les choses étant ce qu'elles étaient, elle était libre maintenant de donner une réponse à Farid. À cette idée son cœur s'emballe. Elle se hâte de rentrer à la maison pour l'appeler. Le mariage eut lieu rapidement et discrètement. Farid ne voulait en aucun cas ébruiter la chose, et Sarah fut de son avis. Pourtant quelque chose en elle refusait çA. Elle aurait aimé que la première femme de Farid soit mise au courant. Peut-être aurait-elle fini par accepter que son mari se remarie étant donné les circonstances et les relations qu'elle entretenait avec lui. Mais Farid ne voulait rien savoir. Pour lui, tout devait se passer ainsi qu'il l'avait programmé, et Sarah se retrouve mariéE et habitant dans un appartement meublé loué non loin de la ville. Un petit voyage de noces d'une dizaine de jours dans une ville de l'Ouest l'avait enchantée. Et comme au début de chaque union, Sarah, nouvelle mariée, se sentit si heureuse que son seul souci demeurait celui de devoir partager son mari avec une autre. Parfois une vague de jalousie la submerge. Elle se rend compte qu'elle n'aurait pas le courage de voir sa rivale en face, alors qu'au fond, elle reconnaissait que c'est elle-même l'intruse. (À suivre) Y. H.