Alger a une fois de plus vibré, vendredi soir, sur les airs entraînants et luxuriants de l'Afrique. Alors que Manu Dibango, muni de son saxophone légendaire enflammait la plus grande scène d'Alger : l'esplanade de Riadh El-Feth ; de l'autre côté de la ville et plus précisément à la Safex, le bédéiste et musicien de talent, Barly Baruti initiait le public algérois à la Rumba congolaise, avec son groupe Congo Nostalgia. Composé de quatre musiciens et de deux choristes, la formation de Congo Nostalgia a revisité ses plus succès, notamment Civilisé, Lubumbashi, Rédemption, et a même rendu hommage à la grande figure du panafricanisme, Myriam Makéba, en revisitant son tube Malaïka. De plus, deux danseurs (un homme et une femme) se sont déhanchés sur les airs frais et colorés de Congo Nostalgia, tout en incitant l'assistance timide à les accompagner dans leur zouk endiablé. Parallèlement à ce concert – qui s'inscrit dans le cadre du programme dressé par le Fibda dans ce Panaf – deux bédéistes ont peint, le temps de ce concert, la couverture du recueil de contes africains qui sera présenté demain au cours d'une conférence de presse. Intitulé “La bande dessinée conte l'Afrique”, le recueil se compose de 64 contes africains dont 4 algériens. Il est à noter également que l'exposition Fibda à la Safex a été prolongée jusqu'au 20 août prochain. De l'autre côté de la ville, à l'esplanade de Riadh El-Feth, le menu de la soirée est fort alléchant. La troupe de danses traditionnelles Tufo-Mafalala du Mozambique a ouvert le bal et installé une ambiance festive. Le public gourmand en a redemandé et comme plat de résistance, il a eu droit à une légende vivante : Manu Dibango. Le charme de la star a fini par opérer sur les spectateurs qui étaient timides et hésitants au tout début. Alternant le jeu au saxophone et au piano, Manu Dibango a rendu à son tour hommage à la “Mama Africa”, Myriam Makéba, en reprenant Malaïka. L'artiste s'est également adonné à des exercices de styles avec son saxophone. D'autre part, le spectacle de Manu Dibango n'a duré qu'une heure, au grand dam des spectateurs qui ont fini par se lâcher et adhérer. Rencontré à l'issue de son concert, le musicien nous a déclaré : “J'ai aimé chanter à Alger, et ce festival est une bonne initiative. Le continent à besoin de ce genre de rencontres.” Et d'ajouter : “Il est vrai que nous avons de la musique et des musiciens, mais on ne se connaît pas. De telles rencontres nous permettront de se découvrir davantage.” Manu Dibango a également exprimé son emballement par rapport à l'organisation de ce 2e Festival culturel panafricain. “Cette année, l'Afrique abrite deux festivals et c'est énorme. J'espère que d'autres pays prendront le relais. La machine est en marche, maintenant tout dépend des volontés.” La soirée s'est poursuivie avec les prestations du groupe camerounais Macase et celle de cheb Khalass, qui ont fini par faire danser même les plus réticents d'entre les spectateurs. D. S./S. K.