La saison estivale est synonyme de détente pour les nombreuses familles et pour tous ceux qui ont trimé durant toute l'année pour s'offrir un moment de repos bien mérité. S'agissant d'une période caniculaire, la plage demeure l'endroit idéal pour cette évasion du stress qui aura caractérisé toute une période de travail des gens qui, face à la mer, espèrent tourner le dos au monde avec tout ce que cela suppose comme aléas. Mais tout le monde n'a pas les moyens nécessaires pour s'offrir des vacances au sens propre du terme. Les plus nantis n'ont pas de souci dans ce cas-là puisqu'ils peuvent se permettre des bungalows dans des complexes appropriés où toutes les commodités pour un séjour agréable existent, ou de louer tout simplement un cabanon au bord de la mer. À Rachgoun, les deux complexes touristiques, à savoir Syphax et En-Nabil, affichent complet durant les mois de juillet et août où les prix d'une nuitée dans un bungalow n'est pas à la portée du petit fonctionnaire. Idem pour le complexe Benchaâbane, situé à Terga-Plage. Excepté ces trois infrastructures et certains établissements de moindre envergure qui s'avèrent très insuffisants, il faut reconnaître que le littoral témouchentois demeure pratiquement vierge, pour ne pas dire à l'état sauvage. Les quelques investisseurs qui ont eu l'intention de se lancer dans le tourisme ont été dissuadés par le carcan bureaucratique et, donc, ont vite fait de déchanter. Les responsables en charge du dossier se défendent derrière le subterfuge de la préservation du site en refusant de brader des terres à haute valeur touristique. Mais jusqu'à quand continuera-t-on à se méfier des éventuels investisseurs ? En attendant la mise en place de mécanismes qui peuvent mettre en confiance et l'administration et l'investisseur, nos plages continuent de faire l'objet d'une gestion hybride avec des demi-mesures conjoncturelles destinées beaucoup plus à satisfaire une jeunesse en quête d'emploi, mais pas forcément dans l'intérêt du consommateur qui continue de subir les affres du diktat de certains prestataires des services, voire de pseudos concessionnaires. En effet, les estivants ne savent plus s'il s'agit de racket ou de prestations de service. À Terga-Plage, comme à Chatt El-Hillal et au niveau d'autres plages surveillées, le constat est amer. En l'absence d'un parking délimité, c'est tout le territoire de la plage avec toutes ses ruelles qui est squatté par des jeunes munis d'une sacoche et d'un carnet de tickets que l'administration fiscale ignore jusqu'au nombre. Dès l'entrée, l'estivant est sommé de débourser 60 DA, le prix du parking qu'il ne verra jamais. Ce dernier devra donc se démerder pour trouver une place au niveau de l'une des ruelles avec ce calvaire de trop, celui de dénicher une place pour stationner son véhicule et dont la chance d'être sécurisé est réduite à sa plus simple expression. À Sassel-Plage, les choses se passent autrement puisque les conditions de stationnement sont beaucoup plus réglementées avec l'existence d'un parking surveillé et ce, même s'il faut payer plus cher son ticket. Sauf qu'au niveau de cette place, les résidents trouvent moult difficultés pour se procurer une baguette de pain ou un sachet de lait. Les plus chanceux devront se lever tôt le matin. Pour les estivants de la région, le calvaire du retour commence dès 17 heures où ces derniers devront faire le pied de grue pour se permettre une place dans le Karsan qui les amènera vers Ouled-Boudjemaâ, la commune-mère et Hassi El-Ghella. À Sassel-Plage, le problème du transport reste entier dans la mesure où l'on assiste quotidiennement à des scènes pas bonnes à voir où de nombreux jeunes se disputent leurs places de peur de rater leur retour. Ce sont là quelques échantillons de mauvaises conditions de séjour auxquelles font face les estivants. L'on se demande alors si les responsables concernés, dont les membres de la commission ad'hoc de l'APW ont daigné relever toutes ces anomalies et ce, pour une réelle prise en charge de ce dossier sensible dans le cadre du développement et de la promotion du tourisme, notamment celui local. Il est donc utile de rappeler que le littoral témouchentois, qui est long de 80 km, accueille jusqu'à plus d'un million d'estivants durant les week-ends, alors que la barre des 10 millions d'estivants pourrait être atteinte à l'issue de cette saison estivale, selon les prévisions des autorités locales. M. Laradj