“Je pense que j'aurais dû rester à ma place et ne pas m'afficher”, a avoué Faudel, en parlant de son soutien au président français lors de la dernière élection présidentielle française, lors d'une conférence de presse tenue juste après son concert donné avant-hier à Boumerdès. “Je ne savais que cela allait prendre de telles proportions ; sincèrement j'ai fait ça (soutien à Sarkozy, ndlr) sans aucune arrière-pensée car je connaissais le président Sarkozy depuis plus de 15 ans”, ajoutera la star du raï. Le chanteur n'a de cesse répété qu'il avait été “victime de son entourage. Maintenant, comme je suis bien entouré, je peux dire que désormais je suis à vous pour toujours, pour l'Algérie mon pays”, tout en indiquant que “ma concentration est pour le peuple algérien. C'est ma priorité. J'ai envie de venir chez moi pour être à l'aise. Je suis petit-fils d'un chahid et mon enfant de sept ans ne se sépare pas de Canal Algérie”. Concernant l'affaire de Cheb Mami, Faudel a affirmé qu'il ne se trouvait pas en France lors du procès du prince du raï, ajoutant que “je ne souhaite à personne la prison, même à son pire ennemi”. Faudel, visiblement satisfait de sa prestation à Boumerdès, a révélé qu'il donnera plus de 11 concerts en Algérie. La star du raï a conquis les jeunes et les moins jeunes avant-hier lors de l'ultime soirée du Festival culturel panafricain, organisée au niveau de la ville du Rocher noir. Ils étaient plus de 5 000 personnes à faire le déplacement au front de mer pour assister à ce concert mémorable qui a fait oublier les embarras et les défections de la veille. Il est minuit et Faudel n'est pas encore monté sur scène, alors que des centaines de jeunes sont toujours massés face à la scène à attendre leur idole. Faudel en tee-shirt blanc lève les mains pour prier. À ses côtés, Reda City 16 lui suggère de se concentrer. Soudain, la derbouka retentit et une fumée surgit et enveloppe Faudel qui saute sur l'estrade. La lumière tamisée de la scène s'éclaircit et l'apparition de l'idole provoque une véritable hystérie chez le public. L'ambiance est digne des grandes salles de spectacle. Une belle image pour une ville meurtrie par le séisme et le terrorisme. Mais l'émotion sera à son comble lorsque l'emblème national apparaît au milieu de la foule hissé par des jeunes filles de la cité martyre des 1 200-Logements. Des pères de famille n'ont pu retenir leurs larmes. Faudel est surpris et touché à la fois. Il saisit le message. “Je suis algérien et je serai toujours algérien”, lance-t-il à l'adresse de la foule. Il saisira le drapeau national qu'on lui a tendu et le met autour du cou. Il ne s'en séparera qu'à la fin du concert. Le chanteur n'a pas oublié les victimes du séisme et du terrorisme auxquelles il dédie Ya Boualem et Bladi El-Djazaïr. Il rendra également un hommage à Hasni en chantant Baydha mon amour, une de ses plus belles chansons. Il n'oubliera pas Khaled, le qualifiant de “king et de créateur du raï”. Faudel n'a pas hésité à s'offrir au public en descendant de la scène à plusieurs reprises pour aller rejoindre ses fans ; le chanteur sera extirpé difficilement des mains de ses admirateurs. L'enfant de Mantes-la-Jolie interprétera plusieurs chansons de son nouvel Album Radio Raï, qui sortira prochainement chez Mercury (Universal). Pour la plupart des reprises telles que N'sel fik, Ma vie, Eray, Dis-moi, Omri, la valse, Baïda, Miskin, Chebba, Aïcha, Ya Rayah, celle qui a fait vibrer le public fut incontestablement Ya Boualem. Le public s'éclate en chœur avec cette chanson phare de 1, 2, 3 Soleil. Faudel a réussi son concert de Boumerdès. Les responsables de la wilaya se frottent les mains. Ils savaient que la réussite ou l'échec du festival de Boumerdès dépendait du concert de ce chanteur. Pari gagné pour M. Yahia Messad qui voit sa carrière couronnée d'un grand succès, lui qui a commencé son parcours en lançant en 1969 à Alger, aux côtés de feu Mohamed Seddik Benyahia — alors ministre de l'Information — le premier Festival panafricain. M. T.