La sentence du Laboratoire national de l'environnement et du développement durable (ONEDD), qui a tenu tout le monde en haleine, vient de tomber hier après-midi, et ce, après quarante-huit heures d'analyses des eaux de baignade des trois plages concernées du littoral témouchentois (Chatt El-Hillal, Terga et Nedjma) où les 163 personnes contaminées et présentant les mêmes symptômes ont été admises à l'hôpital. En effet, les résultats de ces analyses physico-chimiques ont révélé que les eaux de baignade étaient intactes, confirmant ainsi qu'aucun produit toxique ni substance chimique n'a été détecté et que la composante (oxygène, odeur, contenu, température et PH) n'a pas été altérée. Ce qui corrobore ceux des analyses effectuées par le laboratoire régional d'Oran. Ainsi, sur les 163 cas qui se sont présentés aux UMC de l'hôpital Ahmed-Medeghri, 45 seulement se sont baignés, alors que le reste aurait été contaminé en dehors des eaux de baignade et présentaient les mêmes symptômes. Les résultats ont relevé aussi l'état de la faune et la flore marine qui sont restées intactes et donc n'ont pas été atteintes. D'où la probabilité de l'existence d'un phénomène sporadique appelé “pollution atmosphérique” qui a été à l'origine de la contamination des dizaines d'estivants dont la provenance reste inconnue. Une délégation ministérielle, conduite par le secrétaire général du ministère du Tourisme et de l'Aménagement du territoire composée d'experts, a été dépêchée hier à Aïn Témouchent pour s'enquérir de la situation. Accompagnée du SG de la wilaya et des directeurs du tourisme et de l'environnement de Aïn Témouchent, la délégation a visité les plages qui ont été touchées par ce phénomène qui reste quand même une énigme. À bord d'un Zodiac, la délégation eut l'occasion d'examiner la qualité des eaux de mer au large de certaines plages. À S'biat, une plage paradisiaque en quête d'investisseurs dans le secteur touristique, la délégation fut émerveillée par la beauté du site. C'est là où le SG du ministère du Tourisme a jugé utile d'autoriser les gens à se baigner. De son côté, M. Amine Hadj Saïd, directeur du tourisme de la wilaya, n'a pas caché que le phénomène, qu'il a qualifié de montagne qui a accouché d'une souris, a été “gonflé” par la presse qui l'a dramatisé. “Si la contamination était importante, nous aurions fermé les plages aux 700 000 baigneurs”, nous fera remarquer ce dernier qui, chiffres à l'appui, avancera le taux de 0,25% de gens contaminés par rapport au nombre d'estivants au niveau des trois plages qui, selon lui, ont drainé 20 000 estivants à Nedjma, 10 000 à Chatt El-Hillal et 30 000 à Terga. “C'est quoi 163 cas au vu des 60 000 estivants ? Et puis parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui n'ont jamais été à la plage et qui se sont présentés aux UMC par peur, comme ce père qui a ramené ses enfants pour se faire ausculter alors qu'ils se trouvaient à la maison”, devait nous indiquer M. Hadj Saïd, qui persiste sur le rôle alarmiste qu'a joué la presse. Celle-ci est-elle responsable des signes cliniques allergiques (toux sèche, état fébrile, irritation de la peau et du larynx, nausées, etc.) que présentaient les victimes affolées ? En tout état de cause, qu'il s'agisse d'un syndrome respiratoire aigu d'origine exogène, comme avancé par le président du comité de lutte contre les MTH, lors d'un point de presse animé dans les heures qui ont suivi l'apparition de ce phénomène, ou de pollution atmosphérique sporadique, il y a forcément une origine, voire une responsabilité d'une partie quelque part. Raison pour laquelle la Police scientifique vient, selon M. Mohamed Megueni, chargé de communication à la wilaya, de prendre l'affaire en main en ouvrant une enquête pour identifier le responsable de cette “pollution atmosphérique” qui continue de faire couler beaucoup d'encre. Il n'est donc pas exclu qu'un doigt accusateur sera pointé sur le fameux bateau étranger dont tout le monde parle, mais qui reste à identifier. Car si la Police scientifique s'est mêlée de cette affaire, c'est que le pollueur ne peut certainement pas être le fait de la “nature”, qui elle-même souffre de cet état de fait. M. Laradj