Aujourd'hui, construire coûte cher. Les prix des matériaux ne cessent d'augmenter. Il n'y a que les responsables des différentes structures d'Etat pour ne pas s'en apercevoir. Ne dit-on pas qu'il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir ? En fait, lorsqu'il existe deux marchés, l'un officiel et l'autre parallèle, le deuxième se nourrit nécessairement du premier. Ainsi, sur le plan du discours et de la politique des prix, les indications s'appuient-elles sur le marché officiel, alors que le terrain nous renvoie à la triste réalité qu'est le marché parallèle. À ce niveau de constat, la passerelle de communication est rompue entre le discours et l'incontournable approvisionnement sur le seul et unique marché secondaire des matériaux de construction. La communication, un matériau de substitution En attendant de réels effets émanant d'une éventuelle volonté de l'Etat pour éradiquer ce marché noir, imposé par d'obscurs spéculateurs, la solution pourrait venir d'un bouleversement radical des matériaux de construction traditionnels, vers l'utilisation d'autres techniques et matériaux modernes. Ils sont moins coûteux, plus résistants et leur emploi a été expérimenté avec succès. Aujourd'hui, leur utilisation à grande échelle est devenue courante dans tous les pays occidentaux, pour tous types d'ouvrage. Encore une fois, c'est le rôle de la communication, à travers une large campagne de vulgarisation et de sensibilisation. L'information peut modifier les préférences des utilisateurs pour les matériaux. Pour ce faire, la communication événementielle est tout indiquée. Au jour d'aujourd'hui, l'un des rares rendez-vous algérien, du genre, reste le Batimatec. Ce salon professionnel de référence pour le secteur du BTP constitue une excellente opportunité pour permettre, aux uns et aux autres, grâce à sa dimension internationale, de s'informer sur les expériences et innovations en matière d'introduction de nouveaux matériaux de construction, en substitution aux procédés classiques, soumis à de fortes tensions, parfois, bassement mercantiles, à un moment où, un peu partout dans le monde, les prix sont en chute libre. Salon professionnel Un salon professionnel du bâtiment est, sans aucun doute, la clé qui ouvrira toutes les portes au grand nombre de spécialistes internationaux (maîtres d'œuvre, maîtres d'ouvrage, entrepreneurs et distributeurs). C'est l'unique occasion où toute la profession aime à se retrouver pour y découvrir ensemble et en avant-première, les solutions techniques et grandes tendances de la construction de demain. La communication événementielle offre également la possibilité d'aménager une vitrine internationale des innovations et de constituer un tremplin pour les relations d'affaires, de partenariat et de contacts utiles. Un salon spécialisé est le lieu d'échange par excellence À l'instar des autres salons et des autres secteurs, le Salon Batimatec s'est imposé, à travers l'organisation d'expositions et de journées techniques et forums sur des thèmes scientifiques et techniques visés habilement en fonction de l'actualité, comme espaces d'échange et de dialogue à l'ensemble des professionnels du bâtiment, de la construction et des branches réunies. Le nombre de participants connaît une évolution sans cesse croissante. De 72 exposants en 1998 à plus de 700 en 2008, dont 300 firmes étrangères. Les entreprises de Turquie, de France, d'Italie et d'Espagne étaient fortement représentées. Les sociétés locales ont affiché pour bon nombre d'entre elles une réelle volonté de moderniser les process et leurs produits. Le BTP, une priorité Ceci est d'autant plus compréhensible, quand on sait tout l'intérêt du BTP, l'un des plus importants secteurs de croissance et des priorités politiques du développement de l'Algérie. D'importants projets d'infrastructures tels que le métro d'Alger, le mégaprojet de la nouvelle mosquée, la ville nouvelle de Sidi Abdallah, l'autoroute Est-Ouest sur une distance de 1 200 km et la construction de pipelines à eau dans tout le pays, ainsi que de nombreux projets de réfection des routes et d'amélioration des voies ferrées. Tous ces travaux d'Hercule tant budgétivores et bétonivores dépendent directement de la disponibilité ou pas des matériaux de construction. La capacité de production de l'Algérie en ciment est passée de 7 millions de tonnes en 2000 à un peu plus de 11 millions en 2008. Loin de satisfaire la demande. Pour le fer, là- aussi, on est loin du compte, la production locale ne répond qu'à 35% de la demande. Par ailleurs, selon M. Aït Belkacem, directeur du portefeuille développement de la Société de gestion des participations Industries du ciment (SGP Gica), rapporté par Midi Libre : “L'Algérie disposera d‘une capacité installée de production de 32 millions de tonnes/an de ciment d'ici 2012.” Le responsable de la SGP Gica a indiqué que cette capacité comprendra les investissements qui seront réalisés par les cimentiers publics, étrangers et ceux en partenariat. Dans le même ordre d‘idées, M. Aït Belkacem fera savoir que cinq cimenteries publiques, actuellement en partenariat, vont lancer des programmes d‘extension de leurs capacités à hauteur de six millions de tonnes/an. À cela s‘ajoutent les investissements qui seront consentis par Lafarge, premier cimentier mondial qui a racheté les cimenteries d‘Orascom et le groupe égyptien Asec. À l'horizon 2010, l'Algérie aura une capacité de production oscillant entre 23 et 24 millions de tonnes par an (public et privé confondus), ce qui permettra d‘entrer en phase d‘exportation. Vrai ou faux ? On tourne le sablier et on attend, l'avenir nous le dira ! D'ici là, quelques potentielles rencontres entre professionnels du secteur, ponctuées d'une bonne réflexion, ne tenant compte que de la seule réalité du terrain et du marché, rapprocheraient tout le monde de la solution... même si elle n'était pas en béton. R. L.