Vingt-six hommes accusés d'avoir projeté de commettre des attentats contre des sites touristiques égyptiens et des navires empruntant le Canal de Suez pour le compte du Hezbollah libanais seront jugés par un tribunal spécial, a annoncé dimanche le procureur général égyptien. Ils ont été inculpés pour avoir fomenté des assassinats, pour espionnage au profit d'une organisation terroriste dans le but de commettre des attentats et pour possession d'armes, a déclaré dans un communiqué le procureur Abdel Meguid Mahmoud. La date du procès n'a pas été rendue publique. Quatre des accusés sont en fuite. Parmi eux figure le cerveau présumé du groupe, le Libanais Mohammed Qoubyan, dont les forces de sécurité pensent qu'il a quitté le pays, contrairement aux trois autres qui se cacheraient dans les montagnes du Sinaï. Selon les services du procureur, les accusés ont avoué avoir acheté des armes, des explosifs, des grenades et admis avoir fabriqué des sacs et des ceintures remplis d'explosifs. Ils auraient également avoué avoir construit des tunnels illégaux entre l'Egypte et la bande de Gaza, fait des repérages sur des sites touristiques et créé des entreprises pour couvrir leurs activités, a précisé l'agence officielle Mena. L'avocat des accusés, Montasser Al-Zayyat, a affirmé que ces confessions ne pouvaient être considérées comme valides par le tribunal car elles avaient été extorquées sous la torture, une pratique courante dans les prisons égyptiennes selon les organisations de défense des droits de l'homme. Mais selon les forces de sécurité, les accusés ont subi des examens médicaux qui n'ont pas révélé de trace de violence. En avril, le procureur général avait déclaré que 49 personnes étaient soupçonnées d'avoir planifié des attentats dans le Sinaï ou contre des bateaux franchissant le Canal de Suez. Parmi les suspects figurent les deux responsables présumés du groupe qui seraient membres du Hezbollah, cinq Palestiniens et un Soudanais. Les autres sont égyptiens. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait admis en avril qu'un des suspects arrêtés, Mohammed Youssef Mansour, identifié sous le nom de Sami Chihab, était un agent du Hezbollah qui avait pour mission d'introduire des armes dans la bande de Gaza. Ces arrestations en avril avaient crispé les relations entre l'Egypte, à majorité sunnite, et l'Iran, soutien du Hezbollah chiite. Le chef de la diplomatie égyptienne avait accusé Téhéran d'utiliser le Hezbollah pour prendre pied en Egypte. Les suspects jugés par les tribunaux spéciaux égyptiens, créés par la loi sur l'Etat d'urgence promulgué en 1981, ne peuvent pas faire appel. R. I./Agences