Telles ces bagarres et rixes violentes suscitant des mouvements de foule indescriptibles en pleine station de taxis, à quelques mètres de l'aérogare, ou ces clandestins qui vous abordent, cliquetant les clés de leur voiture à votre nez, pour vous proposer de vous emmener à votre destination. La visite, hier, du chef de la Sûreté nationale au port et à l'aéroport d'Alger est particulièrement parlante. Elle indique essentiellement que la sécurité des infrastructures portuaires et aéroportuaires et de leurs usagers, comme c'est le cas dans tous les pays du monde, est une préoccupation permanente chez nous. Peut-être devrait-elle l'être un peu plus chez nous, car l'aéroport d'Alger, ne l'oublions pas, a été le théâtre d'un détournement d'avion qui s'était dénoué dans le sang et, deux ans plus tôt, d'un attentat à la bombe qui figure parmi les plus meurtriers qu'ait connus l'Algérie. C'est si loin 1992 et 1994 ? Oui, mais Al-Qaïda, elle, est si proche. Il faut donc se féliciter de voir un responsable de la police s'affairer à superviser le niveau de sécurité en ces lieux, spécialement en cette saison estivale. Car, c'est une évidence, la sécurité est un besoin vital qu'il faut garantir aux usagers des ports et aéroports. Bien sûr, l'affaire est loin de se résumer à la fouille systématique des corps et des bagages. Elle interpelle, certes, les passagers et leurs accompagnateurs qui ne devraient pas trop rechigner à faire la queue et à subir quelques désagréments indispensables à leur propre sécurité. Mais elle requiert surtout que les services de la Police des frontières et ceux des douanes veillent strictement à l'accomplissement de leurs missions respectives, avec, en sus, une coordination sans faille entre les deux corps. Cela passe également par une attention particulière à accorder au choix des agents en charge de telles missions. Veille-t-on toujours à réunir ces conditions ? À défaut de le savoir, espérons-le. Même si certaines scènes qu'il n'est pas rare d'observer à l'intérieur de l'aérogare et au dehors sont plutôt de nature à vous faire craindre pour votre sécurité. Telles ces bagarres et rixes violentes suscitant des mouvements de foule indescriptibles en pleine station de taxis, à quelques mètres de l'aérogare, ou ces clandestins qui vous abordent, cliquetant les clés de leur voiture à votre nez, pour vous proposer de vous emmener à votre destination. Des scènes propres à chasser tout sentiment de sécurité ou de quiétude, mais aussi à amocher ces vitrines du pays que sont les ports et aéroports et, par là, à choquer le visiteur étranger dès le premier contact. Car, enfin, si la sécurité est un besoin, la salubrité n'est pas un luxe. Sauf à croire qu'elle n'est pas pour nous autres, tiers-mondistes… S. C.