Les chauffeurs de taxi de la station du Caroubier menacent de recourir à la grève dans quelques jours pour dénoncer les conditions lamentables dans lesquelles ils évoluent. Hier encore, une rixe entre chauffeurs de taxi a failli tourner au drame : « C'est un spectacle auquel nous avons droit quotidiennement », commente un chauffeur de taxi. Motif : l'arrivée de nouveaux détenteurs de permis d'exercice (cartes violettes) pour exploiter les lignes déjà largement couvertes par les 160 taxis déjà en place. « Nous ne comprenons pas l'attitude de la direction des transports qui, au lieu d'organiser la profession, aggrave la situation en agréant de nouveaux chauffeurs de taxi, alors qu'il y a plus de demandes ailleurs, en ville ou autres destinations », nous a expliqué le président de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (Unact) qui brandit la menace de reprendre la grève « si la direction persiste à faire la sourde oreille ». Un autre fait motive cette montée au créneau de ce syndicat : la direction des transports n'a pas honoré la promesse d'attribuer deux stations pour les taxis interwilayas, comme cela était convenu à la veille de la délocalisation d'Alger-Centre. La station est en effet trop exiguë pour contenir toutes les voitures à quai et ne dispose pas d'assez de commodités pour les usagers, en plus de l'insuffisance de vespasiennes, un seul fast-food qui est loin de répondre aux normes d'hygiène et faire face aux besoins des clients excédés par l'attente d'être servis. Autre crainte, l'insécurité. Des chauffeurs de taxis travaillant la nuit craignent pour leur vie, nous raconte un de leurs camarades. Cette station, qui est censée offrir un service H24, se transforme en un lieu de débauche pour marginaux et délinquants.